Il ne faudra plus compter la Société industrielle de papeterie au Sénégal (Sips) sur la page du Registre de numéro d’identification nationale des industries(Niti).
Cette entreprise qui faisait la fierté des Sénégalais a fait un dépôt de bilan depuis 2017, avant de fermer ses portes le 16 décembre dernier. Une situation due, selon nos sources, aux Accords de partenariat économique (Ape) qui, jusque-là, sont en train de tuer à petit feu les entreprises textiles sénégalaises, avec une concurrence déloyale de certaines sociétés étrangères dont chinoises, en plus de la fiscalité qui asphyxie ces sociétés. Mais des sources nous renseignent que la Direction de la défunte Sips a eu le temps de solder le passif de la société dans sa liquidation. Ce, en payant les droits de tous les travailleurs avec licenciements pour motifs économiques et certains pour départs volontaires. Ainsi, des centaines d’employés vont devoir se retrouver au chômage technique. Une situation grave dans l’histoire économique de notre pays pour cette société qui confectionnait des cahiers, des mouchoirs Kleenex, des couches à jeter et avait en plus une imprimerie. Dans cette histoire, les commentaires vont bon train en banlieue. On se pose la question de savoir comment l’Etat a pu laisser cette entreprise mourir, malgré les efforts qu’elle a consentis pour contribuer à l’économie nationale.
Cette fermeture de la Sips vient allonger la longue liste des entreprises en faillite. On peut citer entre autres : Icotaf, Sotiba, Sotexka, Bata, Ama Sénégal, Sen Lait, Cafal, Sias, Soadip, entre autres. D’autres sociétés établies au niveau de la Zone franche sont aussi menacées de disparition dans le tissu économique, avec les contrats de renégociation entre elles et l’Etat du Sénégal. Comme pour dire que l’avenir est sombre pour les travailleurs sénégalais dont surtout les jeunes qui veulent accéder à l’emploi. De plus, avec le Contrat de stage mûri par l’Etat avec le patronat en gestation depuis 2015, le travail précaire risque maintenant de fragiliser davantage les employés avec la disparition possible des Contrats à durée déterminée (Cdd) et des Contrats à durée indéterminée (Cdi). L’heure est grave pour le monde du travail au Sénégal.
Théodore SEMEDO