Correspondance : Mamadou Diop Decroix a fait cap, samedi matin sur Saint-Louis, après sa libération à vingt et une heure suite à son interpellation lors de la marche de l’opposition pour honorer une invitation d’un segment de l’Université Gaston Berger.
Sitôt l’activité terminée, le leader de And Jef a mis à profit l’occasion pour clouer au pilori les attitudes actuelles du régime de Macky Sall.
Le leader de l’Initiative pour des élections démocratiques s’est félicité de la bonne tenue de la marche de l’opposition. Pour Mamadou Diop «cette manifestation a dépassé de son écho et de son envergure tous nos espoirs. De partout dans le monde on parle de ce qui se passe au Sénégal, c’était ça l’objectif. Si la manifestation était autorisée, on n’aurait pas eu cet immense succès», souligne-t-il. «Nous allons nous opposer à ces dérives autoritaires», ajoute Mamadou Diop Decroix.
Visiblement marqué par les derniers évènements, le leader de Aj/Pds a fustigé l’usage de lacrymogènes: «Vous n’avez encore rien vu avec ces gens là. Ils iront beaucoup plus loin parce que nous ne nous arrêterons pas. Sur quelles bases on va s’arrêter ?» martèle-t-il. Avant de trancher le débat sur l’argument de la loi : «Ceux qui parlent de la loi auraient soutenu Nelson Mandela contre l’apartheid. C’étaient des lois, pas des arrêtés que Nelson Mandela et les autres ont bravé pour libérer le peuple d’Afrique du Sud. Vous croyez que nous, ici, on va nous opposer des arrêtés contre la Constitution ? Nous marcherons contre ces arrêtés», indique-t-il.
L’hôte de l’Ugb a, chemin faisant, expliqué que «la sortie du Premier ministre et d’un autre responsable du régime me désole. S’ils nous disent qu’on ne peut plus voler des élections au Sénégal, s’ils nous disent qu’ils sont majoritaires, si les réalisations plaident en leur faveur, si leur bilan est reluisant, certains d’entre-deux disent même qu’ils vont passer au premier tour, pourquoi n’accepteraient-ils pas qu’on établisse des règles consensuelles pour aller au combat ? C’est cette équation que les Sénégalais veulent voir résolue. Ce n’est pas un jeu ou de la polémique, c’est du sérieux», rappelle Mamadou Diop Decroix.
L’honorable député de préciser, au demeurant, que «le peuple sénégalais qui doit choisir, l’opposition, la société civile ont voix au chapitre. Or ils (les tenants du pouvoir, Ndrl) disent qu’ils définissent les règles du jeu, ils imposent leurs propres règles, et rien d’autre. Cela ne se passera pas comme ça» martèle l’opposant au régime du Président Macky Sall qui lâche cette dernière pierre dans le camp de l’Apr et ses alliés : «Ils veulent la paix des cimetières, ils ne l’auront pas». Il finit par jurer que «cela ne passera pas».
Très remonté contre le pouvoir en place, Mamadou Diop Decroix dit «compter sur la jeunesse. C’est la jeunesse qui est interpellée. J’ai confiance à la jeunesse qui accepte d’aller sécher comme du poisson dans le Sahara, qui accepte d’aller au fond de la Méditerranée, qui accepte de se faire vendre en Libye. Ces jeunes-là je leur dis que leur espoir, c’est ici au Sénégal. C’est en acceptant de se sacrifier que leur avenir sera sauvegardé», prévient-il.
Gabriel BARBIER