L’initiateur de l’acte 3 de la décentralisation reconnaît les difficultés de financement auxquelles sont confrontées les collectivités locales.
Procédant hier à l’installation du Conseil supérieur de la Fonction publique locale, le Président Macky Sall est passé aux aveux.
On en est à la première phase de la réforme portant sur l’acte 3 de la décentralisation. Dans cette phase marquée par la communalisation intégrale, les élus locaux sont confrontés à des difficultés majeures qui ont pour noms : insuffisance de ressources financières, faiblesse de la fiscalité locale et des dotations. En sus de ces difficultés financières, les collectivités locales peinent, dans leur écrasante majorité, à recruter des ressources humaines qualifiées. Initiateur de cette réforme territoriale, le Président Macky Sall qui procédait hier à l’installation du Conseil supérieur de la Fonction publique locale est passé aux aveux. «C’est un sacerdoce de diriger des collectivités locales sans ressources pérennes en dehors de quelques unes. Vous avez tout le poids social de vos populations. Il faut qu’on vous aide à mieux structurer cela et l’Etat pourra davantage orienter des ressources s’il y a davantage de dépenses obligatoires afin que les collectivités locales puissent se prendre en charge de manière convenable», a reconnu le Président Macky Sall devant les présidents de l’Associations des départements et des maires du Sénégal.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le Président Macky Sall signale : «On va les inciter davantage dans l’investissement. Le fond de dotation est déjà affecté et il y a peu de possibilités. Si nous voulons que les collectivités jouent leurs rôles, il faudra un cadre de suivi des effectifs de la masse salariale et des carrières. Parce que la fonction publique locale rime avec l’évolution. Il y a des organes qui vont alimenter la réflexion sur la fiscalité locale et d’élever nos collectivités en territoires viables qui sont des démembrements de l’Etat qui doivent au niveau des populations apporter les bases du développement». C’est en tout cas le message délivré par le Président Sall, hier, lors de l’installation du Conseil supérieur de la fonction publique locale constituée d’éléments des ministère des Collectivités locales, de l’Intérieur, de l’Economie et des Finances, de la Cour suprême, des Associations des départements et maires du Sénégal et des syndicats des Collectivités locales.
Ce Conseil est un organe de dialogue de régulation et de veille. Il a pour mission principale de donner des avis sur les questions à caractère général intéressant les travailleurs des collectivités locales. Ce Conseil devra insuffler une nouvelle dynamique de la fonction publique locale. «Cette plateforme de concertation devra nous permettre d’accroitre la représentation des travailleurs, développer des dialogues sociaux et de promouvoir une espace de co-décision gage d’une administration locale forte, structurée et intégrée. Il faudra de l’accompagnement parce qu’une fois que les nouveaux textes seront pris, il faudra une phase de transition de redéfinition des organigrammes», a expliqué le patron de l’Exécutif, signalant au passage qu’«il va en falloir discuter avec l’Exécutif local et voir comment aider les collectivités parce que c’est un lourd héritage. Toutes les collectivités ont plus de 90 % de ressources qui sont destinées aux salaires. On ne peut avoir une collectivité viable dans ces conditions. Il y a donc un vrai diagnostic à poser et des efforts collectifs à entreprendre avec l’Etat pour relever les collectivités soit dans le mécanisme existant comme le Fed soit le fond de dotation des collectivités locales».
Magib GAYE