La République démocratique du Congo a obligé la compagnie belge Brussels Airlines à réduire ses fréquences de vol vers Kinshasa de sept à quatre par semaine à partir de lundi, après un regain de tensions entre les deux pays.
“Le nombre des fréquences hebdomadaires allouées à votre compagnie Brussels Airlines est réduit de sept à quatre à partir du lundi 5 février 2018”, a indiqué le directeur général de l’aviation civile, Jean Tshiumba Mpunga, dans un courrier adressé à la représentante de Brussels Airlines à Kinshasa.
L’Autorité de l’aviation civile avance comme justification l’absence “de réciprocité dans l’exploitation des services aériens internationaux entre la République démocratique du Congo et le royaume de Belgique”, dans ce courrier.
“On va trouver des solutions pour nos passagers. On regrette que nos passagers soient victimes évidemment”, a réagi une porte-parole de la compagnie jointe par l’AFP à Bruxelles.
Il y a deux semaines, les autorités congolaises avaient signifié à Bruxelles leur volonté de fermer la “Maison Schengen” de Kinshasa, sorte de consulat de l’Union européenne géré par la Belgique pour le compte de 17 pays membres de l’UE plus la Norvège.
Kinshasa avait aussi demandé à Bruxelles de mettre fin aux activités de son agence de développement Enabel en RDC.
“La maison Schengen a dû suspendre ses activités”, avait indiqué vendredi l’Union européenne, indiquant que les 18 pays concernés “restent ouverts au dialogue”.
L’ambassade de Belgique a mis en place un numéro de téléphone à la disposition des Congolais qui sollicitent un visa court séjour de trois mois. “On ne prend plus de dossier pour l’instant”, indique-t-on à ce numéro.
Pour sa part, le standard de l’ambassade de France prenait les noms et les numéros de téléphone des Congolais sollicitant un visa.
La Belgique avait annoncé le 10 janvier “une révision fondamentale” de sa coopération avec les autorités congolaises jusqu’à “l’organisation d’élections crédibles en RDC.
Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders avait condamné la répression de la marche des catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila qui avait fait au moins six morts d’après les Nations unies le 21 janvier.
L’ambassadeur belge est en réunion à Bruxelles depuis une semaine.
Début 2017, les autorités congolaises avaient annoncé la suspension de leur coopération militaire avec l’ancienne puissance coloniale.
L’UE avait prononcé en 2017 des sanctions à l’encontre d’une quinzaine de personnalités congolaises pour “violations des droits” ou “entrave au processus électoral”.
Le climat politique est très tendu en RDC où le deuxième et dernier mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections prévues fin décembre 2017 ont finalement été reportées en décembre 2018.
Voaafrique