C’est désormais la division au sein de l’opposition prenant part aux concertations sur le processus électoral.
En effet, certains partis comme le Front national ayant quitté les concertations, accusent l’Ucs de Abdoulaye Baldé et le Ldr yessal de Modou Diagne Fada de travailler pour Macky et ses alliés. Car ayant accepté et validé le système du parrainage à la prochaine présidentielle.
Le Front national, membre de l’opposition et participant aux concertations sur le fichier électoral, s’est réunie en instance extraordinaire, en vue d’apprécier la situation de blocage des travaux du Cadre de concertation sur le processus électoral (Ccpe). Laquelle situation est fondamentalement liée à la nouvelle formule du système de parrainage tel que proposé par la majorité et ses acolytes. Le Front national tient à préciser que le parrainage (ou nombre de signatures – 10 000 – demandées à tout candidat indépendant à l’élection présidentielle) est déjà consacré par la Constitution (art 29) et le code électoral (art l.116). Cependant, expliquent Aly Guèye et ses partisans, «contre l’avis et les éclairages d’une bonne partie de l’opposition et des non alignés (une vingtaine de partis sur 30) soucieux des intérêts du peuple et du renforcement de la démocratie et de l’état de droit, la majorité, en toute irresponsabilité, en complicité et de connivence avec les autres membres du Ccpe (la cena, l’administration, la société civile, le président dudit cadre, Ldr Yessal de Modou Diagne Fada et l’Ucs de Abdoulaye Balde) ont arbitrairement décidé, pour la présidentielle de 2019, de généraliser le parrainage aux partis et coalitions de partis légalement constitués et de le porter à 1 % (60 à 70 000 signatures) de l’électorat pour un fichier qui pourrait dépasser 7 000 000 d’électeurs avec la révision des listes électorales». Suffisant pour que le Front national affirme que «l’Ucs de Abdoulaye Baldé et Ldr Yessal de Fada sont la cinquième colonne de l’Apr en violation des intérêts de l’opposition dont ils se réclament dans le cadre du Corecte.»
Ainsi, soulignent Aly Guèye et ses partisans, «au regard de notre responsabilité historique devant l’histoire et le peuple sénégalais, le Front national a décidé, en accord avec les autres partis de l’opposition (11sur 15 présents à la concertation), de quitter le Ccpe pour ne pas être comptable d’une telle forfaiture».
Ce parti considère que dans cette affaire de parrainage, le but de la manœuvre est d’éliminer certains opposants de la compétition électorale en violation du préambule (rôle de l’opposition dans une démocratie) et des dispositions des articles 4, 8, 12 (droit à la liberté d’association) et 59 (droit de s’opposer) de notre Constitution. Non sans relever les violations des dispositions des articles 29 (Constitution), l.57, l.115 et l.116 (code électoral) relativement à la candidature à l’élection présidentielle.
Le Front national considère en outre qu’il n’y a quasiment pas de délais de recours ou de réclamation (cf article 30 de la Constitution) et soupçonne le Conseil constitutionnel qui pourrait être tenté à invalider des candidatures sous prétexte que celles-ci comporteraient de fausses signatures comme ce fut le cas à l’élection présidentielle de 2012. Ce parti membre de l’opposition fait remarquer que les partis politiques sont des personnes morales et qu’il serait injuste, inéquitable et illégal de les mettre sous le même pied que des personnes physiques (les indépendants).
Selon toujours le Fn, l’Ucs et le Ldr Yessal «sont tous des vases communicants dans le sens de servir exclusivement les intérêts politiques de Macky Sall.»
Georges Nesta DIOP