De janvier à décembre 2017, près de 70 individus ont eu maille à partir avec la Justice, pour des faits liés à l’usage pernicieux des réseaux sociaux.
Des histoires de sexe arrosées d’argent, ou encore de chantage, les conduisent souvent en prison. La chanteuse Amy Collé Dieng, l’Apériste Penda Bâ ou encore la journaliste Houlèye Mané ont été des dernières victimes collatérales du Net. Sur la longue liste du Parquet figurent les 42 personnes arrétées dans l’enquête sur les fuites au baccalauréat 2017 (voir page 6). Quelques semaines seulement avant ces arrestations survenaient la mise aux arrêts du jeune Bada Fall, accusé d’avoir fait l’apologie du crime sur le Net, en rapport avec le drame de Demba Diop du 15 juillet dernier, qui a coûté la vie à huit supporters mbourois (voir ci-contre). Les Sénégalais gardent encore en mémoire l’affaire Nadège et Liliane. C’est une histoire de sexe arrosée d’argent ayant mis sur la sellette Nadège (ex-femme de Djily Création), Ndèye Coumba Liliane Koïté et Fatoumata Lika Dioum. Mais la plus retentissante de ces histoires est celle impliquant Tico le tatoueur, survenu au début de l’année. Il se permettait de publier des photos et des vidéos obscènes de ses clientes nues sur le Net. Résultats des courses : Le juge des flagrants délits l’a condamné à 1 an de prison dont 1 mois ferme suivi d’une amende de 1,5 million FCFA.
En juin, l’histoire de la petite Sata a scandalisé les internautes, au point que les observateurs ont exigé la traduction en Justice de ses parents. Il s’agit de cette fillette qui proférait des insultes sur Facebook dont les parents seront arrêtés puis condamnés. Tenue pour responsable, sa mère a été condamnée à 3 mois de prison avec sursis. La croisade contre le terrorisme a conduit un élève en prison, pour avoir envoyé un e-mail à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Sénégal. Message dans lequel il proférait des menaces d’attentat. Il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges, pour «actes terroristes, apologie du terrorisme et association de malfaiteurs». Sans oublier le cas de l’ex-ministre Safiétou Thiam, victime d’une arnaque en ligne. Plusieurs étrangers, dont des Nigérians en majorité, sont détenus dans différentes prisons du pays, pour des délits et crimes liés à des dérives sur les réseaux sociaux. Condamné à 2 ans ferme pour «accès frauduleux à un système frauduleux», le Gambien Daouda Cissé vient juste de recouvrer la liberté. D’autres cas moins retentissants sont passés sous silence. Toutes ces personnes ont été interpellés par Dame justice, à cause de pratiques scandaleuses sur la toile.
Par Pape NDIAYE