Et de cinq pour les députés du président de la République, puisque que c’est ainsi que se qualifient les députés de la mouvance présidentielle de l’actuelle comme de la précédente législature.
Les députés de la coalition Benno Bokk Yaakaar sont devenus des machines à dépouiller leurs collègues de l’opposition de leur protection parlementaire. En effet, en cinq ans, ils ont levé l’immunité parlementaire de cinq de leurs collègues, tous membres de l’opposition. Le député et maire de Dakar en est la cinquième victime. Avant Khalifa Sall, l’Assemblée nationale, largement aux couleurs de l’Alliance pour la république, le parti présidentiel, a levé l’immunité parlementaire des députés Oumar Sarr, Ousmane Ngom, Abdoulaye Baldé et Barthélémy Dias.
La précédente législature a levé l’immunité parlementaire de ces députés et l’actuelle qui vient d’être installée a levé celle du maire de Dakar Khalifa Sall. C’est d’ailleurs son premier acte législatif, après son installation il y a environ trois mois. Ainsi, en cinq ans, les deux législatures sous la présidence de Macky Sall ont levé plus d’immunités parlementaires qu’elles en ont fait des propositions de lois.
L’Assemblée nationale sous la 12e Législature, n’a pris l’initiative qu’une ou deux fois. «L’Assemblée nationale a failli. Cette législature a déçu. Certes, on a voté plus de 145 lois, mais on aurait pu diligenter des commissions d’enquête parlementaire et mettre aussi en branle des initiatives de propositions et de projet de lois nouvelles. Ça n’a pas été le cas et on nous attendait là-dessus. Quelque part, les Sénégalais ont été dépités par cette 12e Législature», disait l’ancien député Elène Tine. Cette treizième législature depuis son installation n’a jamais pris l’initiative.
En principe, la levée de l’immunité parlementaire d’un député vise à permettre à la justice d’entendre le mis en cause. Mais paradoxalement, sur les quatre députés qui ont vu leur immunité parlementaire levée, seul Barthélémy Dias a été traduit en justice. Oumar Sarr, Ousmane Ngom et Abdoulaye Baldé qui avaient été mis à la disposition de la justice par leurs collègues députés au tout début de la législature précédente n’ont jamais été jugés.
Charles Gaiky DIENE