«Nous profitons de ce moment solennel pour vous demander des terrains, des passeports diplomatiques et un nouveau bus pour l’équipe nationale du Sénégal».
Moi, «Lion», j’aurais eu beaucoup de gêne à faire aussi ostensiblement la manche, quémandant du président de la République ces faveurs qui, au plus, s’évaluent en quelques dizaines de millions de francs Cfa. Ce, alors que la plupart d’entre eux jouent dans les plus prestigieux championnats du monde avec des émoluments et avantages à faire tomber Gorgorlou dans les pommes. Non, mon cher Moussa Sow, un «Lion», un vrai, ne devrait pas dire ça. L’ayant dit, vous avez heurté la sensibilité de vos compatriotes et provoqué une vague légitime d’indignations. Ce, si l’on en juge par leur déchainement d’hier sur les réseaux sociaux.
Certes, l’équipe nationale A de foot a toujours eu une place privilégiée dans l’échelle d’estime et de nos compatriotes et de nos autorités. Mais, en quoi des «Lions» qui sont seulement qualifiés –sous réserve de la décision du Tribunal arbitral du sport, eh oui !- méritent-ils plus de la Nation que ceux du Beach Soccer qui ont remporté quatre fois le trophée continental ou ceux du basket dont on ne peut même plus compter le nombre de titres africains accrochés à leur tableau de chasse ? «Nous admirons tous nos +Lions+. Mais, pour cet acte, ils ont mordu la poussière. Ils ne devraient même pas prendre les 20 ‘boulettes’ comme on le dit. Au lieu de demander des terrains et autres, ils devraient en donner. Je me demande pourquoi l’Homme est insatiable ? A quoi sert ce qu’ils gagnent dans leur club ? Ces interrogations me poussent à dire que, peut-être, ils ignorent que le Sénégal occupe la 25ème place des pays les plus pauvres au monde. C’est eux qui devraient penser à aider le Président à diminuer la dette publique qui défraie la chronique», s’emporte un internaute sur facebook. Comme lui, beaucoup de nos compatriotes n’ont pas compris et ne comprendront pas que des «Lions», déjà gâtés par la Providence en termes d’espèces sonnantes, bi-nationaux pour la plupart et par conséquent, titulaires de passeports français qui procurent autant d’avantages que le «diplo» sénégalais, en viennent à quémander des mètres carrés du foncier national, un passeport, un bus et puis quoi encore ? Moi, non plus !
Ibrahima ANNE/Walf Quotidien