Les organisations islamiques du Sénégal, Jamra et Mbañ Gacce, vont battre le macadam vendredi prochain. Elles veulent exprimer leur colère contre les tueries de masse exercées sur les musulmans de la Birmanie.
Ce qui se passe en Birmanie n’est pas du goût de l’Organisation islamique, Jamra et de l’Observatoire de veille Mbañ Gacce. Les deux organisations ont déploré les sévices et les tueries dont est victime la minorité́ musulmane de la Birmanie, les Rohingyas. Dans un communiqué parvenu à WalfQuotidien, Mame Mactar Guèye, Imam Massamba Diop et Cie estiment que cette communauté «continue de payer chèrement son appartenance à la religion musulmane, déclarée +religion de chiens+, par le moine bouddhiste extrémiste, Ashin Wirathu, leader du Mouvement birman contre l’Islam». Ainsi, Jamra et Mbañ Gacce envisagent d’organiser une marche de protestation, vendredi prochain, contre ces massacres. Le document conjoint de ces organisations révèle qu’une correspondance en bonne et due forme sera déposée auprès du Préfet du département de Dakar, ce lundi 11 septembre 2017. «L’Organisation islamique Jamra et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses Mbañ Gacce, après avoir mandaté Imam Massamba Diop pour en informer prioritairement les hautes autorités des cités religieuses du pays, afin de requérir leurs conseils et prières, organisent une journée nationale de prières et de solidarité, qui sera couronnée par une marche nationale de protestation contre le massacre des musulmans birmans, dont 270 000, fuyant une mort certaine, sont toujours parqués comme des animaux à la frontière du Bengladesh, qui leur refuse l’asile, les exposant ainsi à la merci de la furie meurtrière de l’armée birmane et des moines bouddhistes fanatisés», note-t-on dans le communiqué. Qui lance un appel aux prédicateurs des mosquées. «Nous exhortons l’ensemble des Imams, Oulémas et prédicateurs de tous les lieux de culte du Sénégal d’axer leur semons de vendredi prochain sur cette tragédie, afin que la paix revienne dans cette partie du sud-est asiatique, où des générations de Rohingyas ont toujours vécu depuis le VIIIe siècle. Conformément à la loi constitutionnelle, soumettant les marches pacifiques au régime de la déclaration préalable», espèrent-elles.
Imam Massamba Diop et ses camarades demandent aussi à toutes les organisations sociales, religieuses, politiques et de la Société civile, à venir vibrer à l’unisson dans cette marche pacifique, pour se faire l’écho de la souffrance du peuple musulman birman, exiger l’arrêt immédiat des tueries, réclamer la restitution aux musulmans birmans de leur citoyenneté dont ils sont privés depuis 1982.
Jamra et Mbañ Gacce exigent aussi la tenue, sans délai, de la Conférence des chefs d’Etat de l’Oci et du Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il soit mis un terme définitif aux exactions sanguinaires du duo satanique Aung San Su Kyi et Ashin Wirathu. «Au-delà du devoir de solidarité qui incombe à tout croyant vis-à-vis de son prochain en détresse, ces inadmissibles meurtres de masse dont sont particulièrement victimes les femmes et les enfants musulmans birmans, interpellent la conscience de chaque citoyen du monde, épris de paix et de justice», affirment les responsables des ces organisations islamiques.
En revanche, ces organisations n’ont pas manqué de descendre en flammes, l’inspirateur moine bouddhiste extrémiste, Ashin Wirathu, leader du Mouvement birman contre l’Islam et l’autorité birmane, le chef du gouvernement Aung San Su Kyi, pourtant Prix Nobel de la paix. «Il a perverti l’enseignement humaniste du Bouddha, pour le transformer en un redoutable instrument d’épuration ethnique et de meurtre de masse. Et en toute impunité́», soutiennent Imam Massamba Diop et ses amis. Ashin Wirathu disait à ses disciples: «Vous pouvez être plein de gentillesse et d’amour, vous ne pouvez pas dormir à côté́ d’un chien enragé. Si nous sommes faibles, notre pays deviendra musulman!». Et ses «disciples fanatisés, qui ont aussitôt pris d’assaut les concessions des Rohingyas, déversant sans retenue leur haine par de sanglantes razzias, avec la complicité́ active de l’armée de la République de l’Union de Birmanie». Jamra et Mbañ Gacce affirment que les appels à la haine confessionnelle contre les Rohingyas de cet instigateur auraient déjà fait 400 morts.
Mamadou GACKO (Walf Quotidien)