La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CRJS), a, par la voix de son président, Pape NDIAYE, déploré le tripatouillage du texte originel portant code de la presse et les dispositions liberticides contenues dans le texte final soumis à l’approbation de l’autorité.
C’était hier à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de mise à niveau des journalistes reporters de la région de Thiès sur la couverture médiatique en période électorale. Pour Pape NDIAYE, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le texte originel produit par la commission scientifique a été tripatouillé et vidé de sa substance. Aussi demandera-t-il, au nom de la structure qu’il dirige, que toutes les dispositions qualifiées de liberticides soient revues. Tout comme il faudra, précise-t-il, que les journalistes comprennent que le nouveau code de la presse qui a été adopté ne règle pas le problème de la revalorisation salariale. En effet, fait-il savoir, seule la convention collective des journalistes peut régler le problème de la précarité qui sévit dans la presse sénégalaise. A ce titre, le Président de la CRJS d’interpeler le gouvernement pour la tenue de nouvelles négociations sur l’actualisation de cette convention collective qui date de 1993. «Nous devons impérativement aller à de nouvelles négociations pour changer la convention collective en vigueur qui est jugée obsolète. Et pour y parvenir il faut l’implication de l’Etat mais aussi des patrons de presse».
Le Président de la Cjrs n’a pas manqué de souligner, pour s’en offusquer, l’aspect sanction sur lequel le nouveau code semble avoir mis un accent particulier. «Sur un total de 233 articles, plus d’une cinquantaine parlent de sanction. On ne parle plus de dépénalisation. C’est un retour au droit commun. Pour dire qu’en matière de délit de presse, le journaliste est jugé sur la base du code pénal. Et à ce titre, on ne peut pas comprendre les lourdes amendes pécuniaires qui sont toujours maintenues dans le code alors que la dépénalisation a été extirpée du texte originel qui avait été déposé au niveau de l’Assemblée nationale», éclaire-t-il.
Ces remarques faites, le patron des jeunes reporters de se féliciter des nouvelles dispositions comme l’assainissement du secteur et l’instauration de la carte nationale de presse ainsi que les nouveaux pouvoirs accordés au Cored. Lesquels pouvoirs lui permettront de mieux assurer sa mission de régularisation et d’auto-régulation.
Quant à la parlementaire Elène Tine, venue prendre part à l’évènement, elle partagera l’avis de Pape Ndiaye relativement aux dispositions liberticides contenues dans le code. Des dispositions qui, reconnaît-elle, peuvent représenter des contraintes dans l’exercice du métier de journaliste. Aussi dira-t-elle souhaiter que les discussions continuent afin que l’Etat et les organisations de journalistes puissent s’accorder.
Walf Quotidien