L’ancien directeur général de l’UNESCO, silencieux depuis le dépôt des conclusions de la CNRI, sort de son mutisme.
Dans l’interview accordée au groupe Sud Communication, le Pr MBOW a évoqué plusieurs sujets, dont l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Et à ce sujet, l’ancien ministre de l’Education nationale du Sénégal, aujourd’hui âgé de 94 ans, n’est pas loin de dire qu’il s’est agi d’enfumage.
«Nous, nous étions dans l’opposition. Il y avait, à mon avis, une divergence politique profonde entre Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor. Les orientations n’étaient pas les mêmes. Mamadou Dia est allé en Russie ou quelque part dans un pays du bloc de l’Est. N’oubliez pas que nous sommes en pleine guerre froide et on reprochait certainement à Mamadou Dia de vouloir s’approcher des soviétiques. Mais en réalité, l’indépendance n’a jamais été une indépendance. Il faut être honnête et dire les choses telles qu’elles sont. On nous a donné l’indépendance, mais il faut reconnaître que toutes nos orientations allaient dans le sens des intérêts français et des intérêts français qui existaient ici au moment de la colonisation même à l’heure actuelle, nous en sommes encore là.
Il faut être honnête. Evidemment, est-ce qu’on pourrait choisir une autre voie ? Certains diront non, d’autres diront oui. Nous, nous disions, qu’il fallait quand même rompre avec le système colonial, c’était notre option quand nous étions en France. Nous nous disions: «nous n’aurons justes que des relations amicales et cordiales avec la France. Je l’ai fait d’ailleurs à l’Unesco. Mais nous disons que la colonisation c’est fini ! Il faut en finir avec toutes les structures nées de la colonisation. Il faut que nous prenions nos responsabilités, il faut que nous essayions de bâtir notre nation, nous-mêmes, par nous-mêmes, avec nos moyens», a confessé Amadou Makhtar MBOW.
WALFNet