Malgré les efforts consentis par l’Etat et ses partenaires, le problème de l’état civil se pose avec acuité au Sénégal. Cette année près de 70 mille candidats au Cfee et 5 800 au Bfem sont confrontés au problème d’état civil. Un constat fait, samedi dernier, lors du Conseil interministériel sur les examens et concours.
Le manque d’état civil continue de compromettre l’avenir des apprenants au Sénégal. Samedi dernier, lors du Conseil interministériel consacré aux examens et concours, il a été indiqué que près de 70 mille candidats au Cfee et 5 800 au Bfem sont confrontés au problème d’état civil. Une situation qui préoccupe le nouveau gouvernement. C’est pourquoi, le Premier ministre Ousmane Sonko, qui dirigeait les travaux a donné des instructions au ministre en charge des Collectivités territoriales à travailler avec les maires pour apporter une réponse efficace «aux abus sur l’état civil notamment en identifiant et en sanctionnant les auteurs de contrefaçon dans les mairies et leurs complices externes». Parce qu’il est inadmissible, selon lui, que des citoyens de manière générale et particulièrement des enfants soient «victimes des négligences ou plutôt des fautes d’agents qui ne font pas ce qu’ils doivent faire ou pour des raisons liées au monnayage se retrouvent à délivrer le même papier à 50 personnes». Et le chef du gouvernement de poursuivre : «Ce sont des questions qui ont des solutions très simples. C’est la fermeté dans l’application de la loi. C’est pourquoi nous tenons à mettre fin ce phénomène».
Sonko pour l’introduction des langues locales
Le Premier ministre estime qu’on doit changer de paradigmes. Pour Ousmane Sonko, il est temps d’introduire les langues nationales dans les programmes scolaires. Car, il considère qu’une partie de notre retard s’explique par le fait qu’on veut à bas âge imposer à nos enfants de s’alphabétiser avec des langues qu’ils ne possèdent pas et que même leurs parents souvent ne possèdent pas ou ne possèdent qu’imparfaitement. Et pour lui, cela n’existe qu’en Afrique. Allant plus loin, il rappelle que des études ont montré qu’on perd entre 8 et 13 ans pour que l’enfant aient des éléments basiques sur une autre langue étrangère alors qu’en allant à la maternelle, il parlait déjà sa langue maternelle. L’autre élément soulevé par M. Sonko, c’est l’amélioration de l’apprentissage de l’Anglais qui par la force des choses est devenue la langue de communication internationale. Pour lui, il faut faire un état des lieux, car, on ne peut pas aller vers des ruptures structurelles souhaitées si on reconduit systématiquement les mêmes modèles.
Toutefois, pour ce qui est des examens de fin d’année qui se profilent à l’horizon, les nouvelles autorités ont des gages pour leur déroulement dans de bonnes conditions.
Samba BARRY