Accusée d’avoir envoyé dans un groupe WhatsApp une caricature du président de la République, Houlèye MANE est incarcérée depuis dimanche dernier.
L’arrestation de la journaliste a été suivie par celle de quatre autres personnes à qui elle aurait envoyé l’image. Seulement, alors que les services de l’Etat font état d’une image obscène beaucoup plus dégradante qu’une simple caricature, une question se pose : WhatsApp est-il aussi fouillé par les services de renseignements de l’Etat que les autres réseaux sociaux ? Au vu de cette affaire, la réponse est toute faite.
C’est un secret de polichinelle que l’Etat écoute beaucoup de Sénégalais qui ne peuvent communiquer au téléphone sans être entendus. Cette pratique instaurée depuis que la téléphonie existe au Sénégal, n’a guère faiblit avec le président Macky SALL. Bien au contraire. Dans un contexte de terrorisme, l’Etat s’est davantage renforcé dans une sécurité préventive dépendant directement de la présidence de la République. Avec la bénédiction des opérateurs de téléphonie et grâce à la France qui ne lésine pas sur ses technologies en pareille circonstance, le Sénégal s’est doté d’un système d’écoute qu’on peut penser hors de portée de pays sous-développé. En 2014 déjà, de toutes nouvelles machines ont été installées au palais pour, dit-on laconiquement, combattre efficacement le terrorisme. Ces outils sont mis à la disposition des services de renseignement de la gendarmerie et de l’armée qui dépendent sur le papier du ministère de la Défense mais qui rendent compte directement le Palais.
L’arrestation des nombreux présumés terroristes ces dernières années renseigne que l’Etat ne dort pas sur ses lauriers. Sous le sceau de la sécurité, la liberté est grignotée.
Et le téléphone n’est pas le seul appareil à être passé au peigne fin. Les réseaux sociaux qui prennent de plus en plus d’ampleur au Sénégal comme partout dans le monde, sont aussi passés à la loupe. On soutient que la France aurait octroyé au Sénégal un logiciel ultraperformant qui alerte selon certains mots clefs qui passent à travers Facebook, Instagram, Google+, YouTube etc.
«Les messages que vous envoyez dans cette discussion et les appels sont désormais protégés avec le chiffrement de bout en bout. Cela signifie que WhatsApp et les tiers ne peuvent pas les voir ni les entendre ». Ce message de WhatsApp, peut inciter à certains dérapages. Mais c’est du pipeau, vous êtes surveillés.
WALFNet