Un peu plus de huit cent onze hectares de terres dévastés par les flammes en un an. C’est le triste bilan dressé par le service régional des eaux et forêts de Thiès.
C’était à l’occasion du Crd tenu dans la salle de conférence de la gouvernance de Thiès pour faire l’évaluation de la campagne 2015-2016 de lutte contre les feux de brousse.
Selon l’inspecteur régional des eaux et forêts de Thiès, ce n’est pas moins de 811,96 hectares qui ont été dévastés durant cette campagne. Birame Dieng faisait le point sur les feux de brousse lors d’un Crd tenu en présence de l’adjoint au développement du gouverneur de la région. Des dégâts importants qui sont la résultante de 43 cas de feux de brousse notés sur l’ensemble des trois départements de la région que sont Thiès, Mour et Tivaouane. Ce dernier département, fait-il remarquer, remporte la palme dans ce triste bilan avec 10 cas qui se sont soldés par la dévastation de 466,01 hectares. Il est suivi du département de Mbour avec 19 cas et 279 hectares détruits. Thiès ferme la marche avec 14 cas qui ont dévasté 66,65 hectares. Aussi et même s’il est difficile de déterminer les causes exactes de ces feux de brousse et leurs auteurs, l’inspecteur Birame Dieng n’est pas loin de penser aux agriculteurs et pasteurs eux-mêmes. «Les feux de brousse sont souvent la conséquence de la non maîtrise des feux allumés par les cultivateurs pour défricher leurs champs ou alors des feux pastoraux ou de chasse. Des pratiques qui peuvent engendrer des dégâts énormes en termes de dégradation des écosystèmes, de destruction des pâturages avec la disparition de la biomasse herbacée et même arboricole sans compter l’impact sur la faune et la biodiversité». Des comportements regrettables qui participent à l’accélération du processus de désertification par une réduction drastique de la biomasse. Et pourtant, selon l’inspecteur régional des Eaux et forêts pour éviter ce genre de fléau, des dispositions de lutte ont été mises en place avec la création de 259 comités de veille qui regroupent 7 732 membres, la construction de 118 kilomètres de pare-feux et la tenue d’au moins 305 séances de polices forestières.
Cependant, et malgré les efforts considérables consentis, la lutte contre ces feux de brousse bute sur la question des moyens. En effet, fait-il noter, l’insuffisance de moyens reste et demeure la véritable difficulté à laquelle font face les agents sur le terrain qui travaillent avec les moyens du bord. Surtout, dit-il, quand on sait que la région de Thiès ne dispose que d’un camion citerne pour lutter contre les feux de brousse dans les trois départements qui la composent. Ce qui pose un véritable problème au regard du nombre assez important de cas enregistrés dans l’année.
Aussi le régional des eaux et forêts d’en appeler pour interpeller au sens citoyen des populations pour un changement des comportements. Lequel changement de comportement commencerait par un appui et une assistance aux services des Eaux et forêts dans leur mission. Il devra s’agir, selon lui, non pas de dénoncer les contrevenants mais d’aider à désherber les abords de la route, de développer un système de fauchage de la biomasse herbacée qu’ils pourront engranger. Ce qui leur permettra, d’ailleurs, d’avoir assez de réserve fourragère pour faire face à l’alimentation du bétail pendant la saison sèche. Cet appel, le régional des Eaux et forêts l’adressera aussi aux collectivités locales à qui il va rappeler que l’environnement et la gestion des ressources naturelles sont des compétences qui leur sont transférées. Pour dire tout l’appui et l’accompagnement dont les services des Eaux et forêts sont en droit d’attendre de ces collectivités locales. Lequel transfert n’empêche pas l’appui et l’accompagnement du service des Eaux et forêts. Un appui en matériels techniques qui pourrait permettre aux agents sur le terrain de mener à bien la lutte contre les feux de brousse qui continuent de faire des ravages. En effet, fait-il savoir, rien que pour cette présente campagne qui vient juste de commencer, 9 cas ont été enregistrés avec un bilan de 46 hectares dévastés. C’est dire donc l’ardeur de la tâche qui attend les agents mais aussi tout l’appui qu’ils attendent pour pouvoir faire efficacement face à ce fléau. Un fléau pour l’éradication duquel, fait-il savoir, l’Etat est en train de réfléchir sur un projet assez important consistant à doter la région de Thiès d’un centre de production et de conservation bien équipé.
Sidy DIENG (Correspondance)