Entre son face-à-face avec Goliath et son long règne dans un immense royaume, le Prophète Dâwôud (PSL) avait posé une marque indélébile sur l’histoire de l’Humanité. Son héritage ne s’en est pas porté moins bien. Pour la continuation de sa mission, le Seigneur lui avait gratifié d’un fils presque fait à son image. « Et à David Nous fîmes don de Souleyman, – quel bon serviteur! – Il était plein de repentir » (Sourate 38 verset 30). Souleyman avait treize ans quand son père, le prophète Dâwôud (PSL), tira sa révérence. Tout jeune, il héritait d’un immense legs : un gigantesque royaume aux confins quasi infinis. Comme son père, Souleyman était d’une grande sagesse. En plus, il avait le don de pouvoir communiquer avec les oiseaux et les animaux. Dans sa grande armée, on comptait aussi bien des hommes, des oiseaux que des Djinns. Il avait également à sa disposition des mines lui permettant d’extraire assez de fer pour fabriquer des armures à ses innombrables soldats. Pour ces nombreuses bienfaisances, Souleyman ne cessait de remercier le Seigneur. Continuellement, il priait. « Nous avons effectivement donné à David et à Salomon une science; et ils dirent: «Louange à Allah qui nous a favorisés à beaucoup de Ses serviteurs croyants» (Sourate 27 verset 15).
Toutefois, malgré ses nombreux dons, Souleyman se montrait mesuré. Dieu l’avait, à de nombreuses reprises, jaugé. Un jour, alors qu’il contemplait des chevaux qu’on lui présentait comme les meilleurs du royaume, il se rendit compte qu’il avait manqué de faire ses prières. Il demanda que tous ses beaux chevaux qui l’avaient éloigné du Seigneur soient mis à terre. D’autres fois, à travers des évènements plus ou moins anodins, Dieu le mit à l’épreuve pour davantage raffermir sa foi. Et à chaque, Souleyman se transcendait et donnait une leçon à l’humanité. Une autrefois, alors qu’il marchait avec sa grande armée dans un endroit appelé la vallée des fourmis qui abritaient des métaux et des pierres précieuses, il fit une rencontre pas anodine. Souleyman entendit le chef des fourmis avertir les autres, leur sommant de regagner leur fourmilière pour ne pas être massacrées par l’armée de Souleyman. Ce dernier sourit en l’entendant. Il demanda aussitôt à ses soldats d’éviter les fourmis qu’il ne fallait pas marcher dessus.
Le prophète Souleyman (PSL) avait une huppe à laquelle il était très proche. L’oiseau, nommé Houd-Houd, n’était pas seulement son informateur, il était également son ami. C’est pourquoi quand il resta quelque temps sans le voir, le prophète Souleyman (PSL) s’en inquiéta fortement et menaça de lui faire payer son absence si Houd-Houd ne lui donnait pas une explication valable. Mais peu de temps après, Houd-Houd refit surface et informa le prophète Souleyman (PSL) d’une découverte qu’il avait faite. La huppe lui indiqua avoir découvert un grand royaume dirigé par une femme. Elle ajouta que c’est un peuple qui adore d’autres dieux en dehors du Tout-Puissant. «Je l’ai trouvée, elle et son peuple, se prosternant devant le soleil au lieu d’Allah. Le Diable leur a embelli leurs actions, et les a détournés du droit chemin, et ils ne sont pas bien guidés », rapporta Houd-Houd (Sourate 27 verset 15). Le prophète Souleyman (PSL) écrivit une lettre et chargea la huppe de la transmettre à la reine de Saba qui gouvernait le royaume nouvellement découvert. Dans la correspondance, il avait noté : « Ne soyez pas hautains avec moi et venez à moi en toute soumission» (Sourate 27 verset 31). Quand Bilquis reçut la lettre, elle consulta les notables et décida, au-lieu d’aller répondre, d’envoyer des cadeaux et d’attendre la réaction du prophète Souleyman (PSL). Quand ce dernier vit les cadeaux, il prit cela pour une offense. «Est-ce avec des biens que vous voulez m’aider? Alors que ce qu’Allah m’a procuré est meilleur que ce qu’Il vous a procuré. Mais c’est vous plutôt qui vous réjouissez de votre cadeau. Retourne vers eux. Nous viendrons avec des armées contre lesquelles ils n’auront aucune résistance, et nous les en expulserons tout humiliés et méprisés », dit le prophète Souleyman (PSL) aux messagers de la reine porteurs de présents. Se retourna vers ses sujets, il leur demanda : «Ô notables! Qui de vous m’apportera son trône avant qu’ils ne viennent à moi soumis?» (Sourate 27 versets 36, 37 ; 38). Un Djinn se porta volontaire et s’engagea à lui amener le trône de la reine avant la fin de séance. Le prophète Souleyman (PSL) préféra la proposition d’un autre qui s’était aussi engagé à lui amener le trône en un clignement des yeux. Et quand le trône de la reine fut installé à ses côtés, il fit construire un palais en verre où il allait accueillir Bilquis, une sorte d’aquarium géant laissant apparaitre des poissons. Quand la reine mit les pieds dans le palais, elle voulut lever sa robe craignant de la faire tremper dans l’eau. «Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l’eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors, [Souleyman] lui dit: «Ceci est un palais pavé de cristal». – Elle dit: «Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même: Je me soumets avec Souleyman à Allah, Seigneur de l’univers» (Sourate 27 verset 44). Bilquis, la reine de Saba se convertissait ainsi.
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Par Sidi Lamine NIASSE
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