Depuis l’annonce de la création de la nouvelle compagnie aérienne au capital de 40 milliards par l’Etat, rien n’a bougé. Hier, face aux députés, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, a révélé que les turcs se sont retirés à cause des difficultés économiques.
Encore un échec. Alors que l’ambition de l’Etat était d’atteindre 5 millions de passagers à l’horizon 2023 avec sa nouvelle compagnie aérienne, Air Sénégal S.a tarde à écouler. Cela, faute de partenaires. Annoncée depuis le mois d’avril 2016, l’Etat peine à trouver un partenaire stratégique digne de ce nom et capable de prendre des risques. Ce qui laisse croire que la compagnie aérienne du régime actuel risque de mettre du temps avant de décoller. Cette compagnie reste encore à l’état de projet. Car, devant les députés, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, a révélé que les opérateurs qui s’étaient manifestés pour un partenariat ont pris du recul. Défendant le budget de son département, elle a expliqué que ces investisseurs étrangers ont rencontré des difficultés économiques. Le ministre a aussi signalé que des opérateurs marocains se sont manifestés. Cependant, aucun accord de partenariat n’a encore été signé.
Pourtant, l’Etat voulait que les activités de la nouvelle compagnie aérienne démarrent le plus rapidement possible. C’est dans ce cadre qu’il a annoncé un capital de 40 milliards rien que pour le démarrage des activités du nouveau porte-étendard qui a supplanté l’ex-Sénégal Airlines. Pis, le ministre avait précisé que le capital de la nouvelle compagnie aérienne pourrait atteindre les 100 milliards. «Le Sénégal a reçu plusieurs propositions de partenariat qu’il va examiner en tenant compte de ses intérêts et des exigences pour une compagnie solide et pérenne, avec des taux de remplissage élevés», a souligné le ministre en charge du Tourisme et des Transports aériens.
Ce nouvel échec prouve que l’Etat a réellement fait un mauvais casting. Selon plusieurs observateurs, la nouvelle compagnie qui est toujours sans flotte ne répond à aucune des critères techniques et financiers. Dans ladite compagnie, l’Etat sera détenteur de 34 à 49 % du capital. Le ministre du Tourisme a rappelé que la mise en place d’une telle compagnie est stratégique dans le cadre du projet «Hub aérien régional». Il s’agit, d’après elle, d’articuler ce projet autour de la mise en service de l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) pour doter le Sénégal d’un aéroport de dernière génération, la réhabilitation des principaux aérodromes régionaux et enfin la relance d’une compagnie aérienne nationale forte.
Walf Quotidien