Les relations entre l’Afrique et la Chine sont plus visibles dans le domaine commercial. Le producteur chinois He Yujia alias UJ et le groupe Daara J family ont pour vœu d’inverser les choses et de l’orienter vers l’art. De cette collaboration musicale dévoilée en février dernier en sort aujourd’hui le single Ramata. La chanson est une «ode à l’amour et aux rythmes africains et chinois». C’est un mélange de rap et de R&B enivrant qui passe du wolof au chinois et à l’anglais. Ndongo D et Faada Freddy sont en featuring avec UJ. Le titre est produit par UJ, co-écrit et interprété par Daara J family. Le producteur chinois soutient que sa motivation pour cet échange chine-afrique est double. «D’abord, je suis porté par l’amour de la musique pour raconter des belles histoires. J’ai voulu faire une chanson qui crée un pont culturel entre la Chine et l’Afrique en racontant l’histoire d’une Africaine qui s’appelle Ramata et en la partageant avec le monde entier», explique He Yujia. Avec le groupe Daara J family, il a en commun cet amour pour la musique. Il ajoute : «Pour moi, la musique est le moyen idéal pour rassembler les gens. Nous en avons tellement besoin». Le pourquoi selon le producteur est simple. «Quand les médias nous parlent de l’Afrique, ils ne nous montrent pas la beauté de ce continent. Je suis convaincu qu’il est possible de créer une plateforme d’échanges culturels entre l’Afrique et la Chine», reconnait-il. «Je veux changer l’image des Africains en Chine mais aussi celle des Chinois en Afrique», lance-t-il.
Le vrai défi relevé dans ce projet a été de n’avoir aucune référence étant donné que c’est «un désir unique en son genre». «La source des deux univers musicaux sont les émotions et non pas la structure. La musique chinoise est basée sur la mélodie et la musique africaine plutôt sur le rythme. Cela rend la chanson intéressante musicalement et artistiquement», révèle-t-il.
Le producteur chinois croit que cette collaboration musicale, qui se poursuivra avec un album conceptuel où il y aura des titres avec différents artistes venus de tout le continent africain, est un investissement. «Ecrire une chanson est une chose, mais aller jusqu’en Afrique pour la produire puis lancer le titre en est une autre. Cela représente beaucoup d’argent, mais aussi beaucoup d’énergie pour une chanson de trois minutes. C’est parce que je crois en l’avenir de l’industrie du divertissement sino-africain et j’aimerais en faire partie», fait-savoir le chanteur chinois dans un entretien par mail. He Yujia alias UJ pense que la «Chinafrique», c’est une porte ouverte sur l’art, mais aussi sur le commerce avec un potentiel de développement énorme. «Nous avons tant à partager et nous pouvons tous en récolter les fruits. Cela prendra quelques générations avant d’être pleinement efficace. Mais je suis tellement fier d’ajouter ma pierre à l’édifice», avoue l’artiste.
He Yujia alias UJ a écrit plus de 200 titres dont l’hymne officiel du pavillon France pour l’Exposition universelle de 2010 à Shanghai. Soulway est un label indépendant, basé à Shanghai et fondé par UJ en 2009 avec pour objectif de partager de la musique «made in China» avec le monde entier.
WALF