CHRONIQUE DE SIDY
Après le Prophète Hûd (PSL), qui a porté un message aux agriculteurs et aux éleveurs qui n’ont pas su en profiter par arrogance, après le peuple des Ad, il eut un autre peuple émanant des mêmes racines. On les appelait les Thamūd. Ils avaient tiré leur nom de leur ancêtre Thamūd. Fils d’Oubaid, fils de Massekh, fils de Oubaid, fils de Hajer, fils de Thamūd, fils d’Eber, fils d’Iram, fils de Sem, fils de Noé, Salih appartenait à ce peuple. Les Thamūd habitaient Houdiour, un endroit situé au nord de la péninsule d’Arabie, à environ 380 Km de Médine du côté nord-ouest. Les vestiges de cette civilisations sont visités jusqu’à nos jours. Salih est cité dans le Coran dans neuf endroits. Al-Nahl, (Les Abeilles) (Versets 73 …77 ; versets 66… 89 ; chapitres 26, 142). Les Thamūd, comme leurs prédécesseurs Ad, étaient des gens bien bâtis. On rapporte qu’ils sont originaires de l’Egypte de la 18e dynastie, celle de Ahmosis. Expulsés de là-bas, ils se sont retrouvés à Houjour. Mais, en migrant, ils ont amené avec eux leurs arts de la sculpture dont l’inspiration était puisée du fond des pyramides. Les Thamūd étaient également des agriculteurs bénis. Malgré la géographie, ils avaient d’immenses champs et de grands troupeaux. Seulement, comme leurs prédécesseurs, c’est dans la foi que les Thamūd vont pécher. Ils avaient gardé l’essentiel de leurs traditions et croyaient que l’abondance et les richesses dont ils se targuaient étaient une récompense de leurs idoles. Le Prophète Salih (PSL) leur fut envoyé. Celui-ci les mit en garde. S’ils n’arrêtaient pas leurs agissements en s’amendant, le Créateur ferait descendre la destruction sur eux, comme Il avait fait avec les Ad. Son message tournait autour d’une chamelle laitière et le Prophète Salih (PSL) recommandait à son peuple de veiller sur l’animal pour qu’il puisse prendre sa part de l’eau et des verdures. « Ô mon peuple! Voici la chamelle de Dieu, qu’Il vous a envoyée comme signe. Laissez-la donc paître sur la terre de Dieu et ne lui faites aucun mal, sinon un châtiment immédiat vous saisira! » (Sourate 11, Verset 64). Le peuple Thamūd était organisé en classes sociales. Salih (PSL) appartenait à l’une des classes parmi les plus marginalisées. Mais en homme pieux et juste, il jouissait d’une notoriété au sein de sa communauté.
Et quand il commença à drainer du monde, les nantis se mirent à lui prêter attention. Comment un homme de rang inférieur pouvait-il susciter autant d’intérêt ? Le Prophète insistait auprès de ses semblables expliquant pourquoi la chamelle devrait être bien traitée. Il les mettait en garde contre toute maltraitance infligée à l’animal. Et cela poussait les nantis à mépriser davantage le Messager et son message. Les nantis considéraient Salih (PSL) et ses adeptes comme une catégorie à problèmes qui fuit la réalité et qui se sert de la religion comme refuge à cause de sa pauvreté. Pour rêver à travers le message. Le Prophète Salih (PSL) ne cessait de les appeler à l’unicité, insistant pour qu’ils abandonnassent les idoles qu’ils vénéraient. Il les appelait à la concorde et à l’union des cœurs, tout en rappelant le bien-être qui était au tour d’eux et qui était une manne divine. Tout cela nécessite le devoir de louange et le respect de l’environnement et de toutes les créatures peuplant la terre. Le Prophète Salih (PSL) rappelait que l’égocentrisme et l’appropriation des biens d’autrui étaient à l’origine de tout le mal. Or, ces biens appartiennent à tous, chacun selon sa responsabilité envers le bien qui lui est attribué. Le seul propriétaire reste le Créateur. Ainsi le droit et le devoir envers l’environnement et la société rentrent dans la responsabilité de tout un chacun. Le droit de faire face à la spoliation et à toute discrimination dans l’air comme sur terre ou sur mer, reste un devoir autour duquel tout un chacun doit veiller selon sa position. Le mal la gabegie qui viennent corrompre l’existence ne sont que le fait d’êtres irresponsables. Et la chamelle en tant que animal constituait le symbole le plus important pour ce qu’elle donne en tant que vache laitière et ce qu’elle réclame en contrepartie pour sa survie. La maintenance ou la préservation de l’outil constituerait le droit des autres créatures à préserver leur vie. On disait de la chamelle qu’elle est la fille de la montagne. Le savant Ibn Kathir, reprenant des exégètes, note, dans son livre « Les histoires des prophètes», à propos de la chamelle : « les gens de Thamild étaient réunis un jour dans leur cercle de réunion lorsque Salih (PSL) vint les exhorter à croire en Dieu I’Unique et à prendre garde car leur entêtement ne les mènerait qu’à la perte. Ils lui dirent alors que s’il faisait émerger, de tel rocher qu’ils lui indiquèrent, une chamelle avec des caractéristiques précises, ils croiraient en lui. Ayant pris leur engagement en ce sens, Salih (PSL) s’isola dans son oratoire et se mit à prier et à invoquer son Seigneur pour qu’ll réponde à leur exigence. Dieu accepta sa demande et exauça son invocation en faisant surgir du rocher choisi par les Thamild une chamelle conforme à leurs exigences. En voyant ce prodige et cette preuve irréfutable, beaucoup de gens crurent en lui, mais la plupart persistèrent dans la négation et l’égarement». On le qualifia de magicien qui, par le verbe et par d’autres moyens surnaturels, arrive à détourner son peuple. Ainsi, ils préférèrent l’étiqueter, le diaboliser en le jetant en pâture aux autres. Face à cette incrédulité des gens de Thamūd, le Prophète Salih (PSL) rappelait les histoires des prophètes qui l’ont précédé et ce qui est advenu des incrédules qui rejetaient leurs messages. Mais les nantis de son peuple ne voyaient que leur situation qui leur assurait de grands privilèges. Dans cette classe, il y avait neuf bossus réputés pour leur roublardise et leur penchant pour les complots. Ainsi, ils préparèrent un coup et vinrent à bout de la chamelle. Et, comme le Prophète Salih (PSL) l’avait promis, le mal s’abattit sans crier gare. Cette fois-ci en gardant leurs habitations et leurs biens, mystérieuse maladie est venue emporter tous les incrédules. Les lieux sont restés inchangés jusque-là comme pour démonter un mal qui est retourné contre ceux qui l’exerçaient. Ainsi la page de Salih était une autre qui garde les biens mais qui anéantit le peuple du mal. Mais après ce terrible autre châtiment que restera-t-il ? Avec le Prophète Abraham (Ibrahim) (PSL) le monde allait-il s’assagir ?
A lire chaque vendredi…
Par Sidy Lamine NIASS
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