Il est certes en prison, mais tout semble dépendre de lui. Karim WADE dont la libération, déjà actée par le chef de l’Etat qui l’a annoncée, n’est plus qu’une question de bon moment, a déjà conscience de sa force et a commencé à l’exercer. Attendu ce vendredi à Touba, le prisonnier le plus célèbre du Sénégal ne pouvant se permettre un accueil royal dans la cité endeuillée par le rappel à Dieu de Sokhna Mame Saï Samb, épouse du Khalife général des mourides, l’ancien ministre d’Etat, qui semble désormais avoir la clef de sa cellule dans sa poche, s’est contenté d’un messager.
Walf Quotidien renseigne dans sa livraison de ce samedi que, de sa prison où Me Madické NIANG l’a trouvé, ce vendredi dans l’après midi, Karim WADE a rompu le silence. Il s’est, selon le journal, après avoir présenté ses condoléances au Khalife générale des mourides, adressé à ses souteneurs à qui il a «demandé de s’associer aux prières et autres actes de dévotion pour le repos de l’âme de l’illustre disparue». WADE-fils ne s’est pas arrêté à cela. Comme si la veille, du fond de sa cellule, il avait entendu la clameur de ses sympathisants guettant sa silhouette sortant de Rebeuss, il va, selon la même source, demander à ceux-ci «de faire preuve de retenue en évitant toute manifestation pour respecter le deuil». Un discours moralisateur loin d’indisposer les tenants du pouvoir qui redoutent de plus en plus les grands rassemblements pouvant entrainer des troubles à l’ordre public.
Au palais de la République, la réflexion est déjà menée en vue de déterminer le «bon moment» pour justement éviter une parade royale de WADE-fils à travers la capitale. La nomination de Ousmane Tanor DIENG, pressentie pour ces jours-ci, à la tête du Haut conseil des collectivités territoriales pourrait être l’onde de choc en mesure d’atténuer la cacophonie entourant l’élargissement de l’ancien ministre d’Etat. A défaut de la détourner de ce sujet, le président SALL donnerait à la presse un autre méritant grandement son attention.
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