Microsoft vient d’annoncer un partenariat avec une start-up spécialisée dans les services aux producteurs de marijuana. Un signe que ce secteur se banalise aux Etats-Unis.
“Alors que les Etats légalisent les uns après les autres le cannabis – et chacun à leur manière –, les grandes entreprises américaines s’étaient tenues complètement à l’écart”, écrit le New York Times. “Après tout, le cannabis est toujours illégal aux yeux du gouvernement fédéral.”
Mais Microsoft “a brisé le tabou” en annonçant le 16 juin avoir noué un partenariat avec la start-up américaine Kind Financial, afin de proposer une technologie permettant de suivre les ventes de graines de cannabis.
Le logiciel doit permettre aux autorités des Etats ayant légalisé le cannabis à usage thérapeutique ou récréatif, de surveiller les ventes afin de vérifier qu’elles restent dans le cadre légal.
“C’est très révélateur qu’une entreprise de ce calibre prenne le risque de se distinguer et de travailler avec une société spécialisée dans le commerce du cannabis”, a déclaré au New York Times Matt A. Karnes, le fondateur de Green Wave Advisors, une société qui propose des données et des analyses sur le secteur.
C’est comme investir dans l’industrie du porno
La timidité des entreprises américaines s’explique par le fait que le cannabis reste hors la loi au niveau national. Son statut légal reste “encore obscur dans la plupart du pays”, souligne le Washington Post.
Certaines ont également peur pour leur réputation. Mon entreprise “est restée à l’écart de tout investissement dans le secteur du cannabis car c’est comme investir dans l’industrie du porno”, a expliqué Zack Bogue, un investisseur en capital-risque au Washington Post. “Je suis certain qu’il y a beaucoup d’argent à faire, mais ce n’est simplement pas quelque chose dans lequel nous voulons investir.”
Vingt-cinq Etats américains ont pour l’heure légalisé, d’une manière ou d’une autre, le cannabis. Cinq autres, dont la Californie, vont se prononcer sur le sujet cet automne, indique le New York Times.
Catherine Guichard, Courrier international – Paris
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