Une large coalition des cadres intersyndicaux des enseignants est née. En vue de contraindre le Gouvernement à matérialiser la signature du protocole d’accords du 17 février 2014, le Grand cadre des syndicats d’enseignants et l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq) ont uni leurs forces pour engager la bataille commune.
Pour les secrétaires généraux des syndicats d’enseignants, les batailles solitaires entamées ne peuvent pas amener le Gouvernement à fléchir dans sa volonté de retarder la matérialisation du protocole d’accords signé le 17 février 2014. Ainsi, le Grand cadre nanti de ses 33 syndicats et l’Useq (cinq syndicats), ont crée, un large front unitaire. Hier, en conférence de presse, les coordonnateurs du Grand cadre, Abdou Faty, et de l’Useq, Amadou Diaouné, ont indiqué que leurs organisations syndicales ont décidé de mettre en synergie leurs forces. «Par ce Front, le Grand cadre et l’Useq, prenant la pleine mesure des effets de l’émiettement syndical et tirant les leçons du passé, ambitionnent d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les luttes syndicales, en privilégiant en toute circonstance la dynamique unitaire sur le positionnement. Mais aussi la diversification des formes d’actions pour faire aboutir les revendications», souligne Amadou Diaouné. Qui indique aussi que ce Front est ouvert à toutes les autres intersyndicales existantes.
Et Abdou Faty de renchérir que le contexte de naissance de ce front unitaire impose, au groupement de syndicats qu’ils dirigent, la poursuite de leur combat pour l’application intégrale du protocole d’accords du février 2014. Et la condamnation des redéploiements en cours. Ainsi, pour matérialiser cette union, les responsables des deux intersyndicales ont décidé, dans les jours à venir, de déposer un préavis commun de grève sur la base d’une plateforme revendicative commune. «Le Grand cadre et l’Useq demeurent convaincus qu’il subsiste encore un réel déficit de volonté politique du Gouvernement surtout du ministre de l’Economie et des Finances, pour la liquidation définitive de ce facteur structurel de crise. C’est regrettable et inacceptable», dénonce encore Amadou Diaoune. Abdou Faty ajoute que c’est au Sénégal que les enseignants attendent cinq ans et plus après la sortie de leurs actes pour être régularisés. «On a eu des collègues qui sont partis à la retraite sans être régularisés alors que leurs actes sont sortis depuis belle lurette», fulmine le coordonnateur du Grand cadre.
Sur le redéploiement du personnel, le Front unitaire désapprouve la méthode et le moment choisis par le ministère de l’Education nationale parce que, selon lui, cela viole le principe et les règles de la gestion démocratique. «Le Grand cadre et l’Useq condamnent énergiquement ces redéploiements du fait qu’ils résultent de pratiques de favoritisme dans la gestion du personnel à l’échelle des Ief et Ia et au niveau central du ministère de l’Education nationale», conclut Dr Amadou Diaouné.