Le premier album de Marèma Fall, lauréate Prix découvertes Rfi 2014, intitulé Initié (Merci en Bambara) est une chanson pour la vie, l’entraide, l’Afrique qui marche… Cet opus de treize titres est rythmé par un style assez ouvert au monde, mais ancré dans la culture mandingue. C’est un style acoustique ouvert à diverses sonorités africaines et occidentales que la chanteuse Marèma Fall offre dans son premier album intitulé Initié ou «Merci» en Bambara. La production présentée dimanche au musée Léopold Sédar Senghor – devant la marraine et le parrain de l’artiste respectivement la styliste Sadiya Guèye et le sculpteur Ousmane Sow – mélange du son mandingue et des rythmes du Sud de la Casamance, un peu de jazz avec une voix servant de liaison.
Pour son arrangeur le franco-ivoirien Mao Otayeck dont l’empreinte est indélébile sur cet album, «c’est une musique ouverte au monde». Les influences de la lauréate 2014 du Prix découvertes Rfi, viennent aussi de son côté maternel. Sa mère est une grande mélomane du chanteur malien Salif Keïta et une partie de sa famille est mandingue. Donc pas de surprise si des airs de ce grand artiste africain sont notés dans Initié. Et en plus son arrangeur a collaboré avec l’interprète de Nous pas bouger. Marèma Fall ne sort pas de son style déjà tracé dans ses deux singles Femme d’Affaires et My Friend. Des morceaux qui l’ont révélée au monde et à qui elle dit «Merci» pour l’avoir soutenue depuis trois ans. Même sa tournée en avril, mai, juin dernier dans 18 pays de l’Afrique australe, de l’Océan indien et d’Europe n’ont pas changé sa musique. Mais cette expérience l’a plutôt enrichie, selon Mao Otayeck. L’album Initié dont la sortie est prévue le 18 décembre prochain aborde des thèmes liés à la vie. Les treize chansons – dont onze ont été présentées au public du musée -, ont un relent humaniste. L’artiste est engagée pour des causes liées à l’enfance dans Khaléla, «un hymne à l’éducation, à l’enfance, aux droits des enfants». Elle l’est aussi dans Talatey Nder, en référence à ces femmes du Walo, «guerrières et conquérantes». Marèma Fall les donne en exemple. Dans ce sillage, elle parle dans Africa de son continent comme une Afrique en renaissance, une Afrique en marche. L’entraide dans Femme d’Affaires, l’amour n’a pas de Frontière, sont autant de morceaux distillés dans l’album. Marèma Fall qui chante parfois en wolof, bambara, anglais et français, s’est inspirée de son vécu en composant la plupart des chansons. Cet album est qualifié par son staff d’«une véritable ode à la tolérance, à la solidarité, au dépassement de soi et à la paix des âmes». Marèma Fall, auteur-compositeur et interprète sénégalaise est formée à l’école de musique du centre culturel Douta Seck. Il a fait son entrée dans le paysage musical avec le single Femme d’affaires en mai 2014, arrange et co-produit par le franco-ivoirien Mao Otayeck, ancien chef d’orchestre d’Alpha Blondy et My Friend. De 2014 à 2015, ce single lui permet d’être nominée et distinguée. Elle a reçu le Prix découvertes Rfi 2014 – Prix du Jury du Salon international de la musique africaine, etc. Elle a été choriste auprès de plusieurs artistes dont Didier Awadi, Viviane Ndour, Idrissa Diop, Yoro Ndiaye.
Fatou K. SENE