Cette arrestation de quatre personnes pour «exercice illégal de la médecine» et pour «détention, trafic de médicaments contrefaits et frauduleux» lève un coin du voile sur le degré de responsabilité des collectivités locales. Cela au sujet de la prolifération de certaines structures privées de santé en banlieue. Voilà qui nécessite l’ouverture d’enquêtes judiciaires. C’est une question de santé publique. Et cela pour plusieurs raisons. D’abord, pour connaître l’origine de ces médicaments administrés aux patients et qui parfois ne sont pas contrôlés.
Aucune norme de conservation et de dosage n’est respectée par ces revendeurs. Ce qui expose les populations à des dangers certains. Le plus désolant dans tout cela, c’est que ces populations de la banlieue continuent encore de consommer les médicaments de rue, sans se soucier du danger auquel elles s’exposent et malgré toutes les campagnes de sensibilisation menées autour des conséquences graves d’un tel comportement. Des personnes sillonnent les gares routières, les marchés et les places publiques au vu et au su de tous. Parfois même, ce sont des boutiques du coin qui s’exercent à ce métier de pharmacien, avec tout le risque y découlant. La chaîne logistique d’acheminement du produit n’est pas maîtrisée car n’ayant pas fait l’objet de contrôle, histoire de voir si ce médicament n’est pas prohibé ou si la personne qui l’utilise n’est pas allergique au médicament qu’on lui vend. Autant de maux qui nécessitent des réflexions sur le secteur de la santé, au Sénégal. D’où la nécessité, pour les populations, de faire attention pour ne pas hypothéquer leur santé, par facilité. La responsable est aussi élargie aux autorités étatiques qui ont la charge d’assainir le secteur de la santé aujourd’hui infiltré par des profanes qui font fi des normes médicales les plus élémentaires.
Th. SEMEDO