Les constructions anarchiques sur la voie publique ainsi que les spéculations foncières risquent de conduire à des lendemains troubles à Keur Massar. Les populations promettent de réagir fortement si la situation perdure.
Menace de descente dans la rue. Des populations de Keur Massar se disent exaspérées par les constructions anarchiques qui poussent, comme de petits champignons, sur l’unique voie d’accès qui mènent à leurs quartiers. Elles protestent aussi contre leur abandon par l’Etat devant les problèmes dont ils se disent être confrontés. Ce sont les habitants des Cité Gendarmerie, Missirah Sotrac et Cbao de la commune de Keur Massar. C’est à travers un sit-in tenu, la semaine dernière, pour exprimer leur ras-le bol. Une occasion choisie pour brandir une menace de marche pacifique dans les prochains jours, si aucune mesure n’est prise. «Si aucune mesure n’est prise d’ici 15 jours pour arrêter ces travaux de construction de maisons qui bloquent l’accès à nos quartiers, nous allons organiser une marche. Les autorités sont averties», menace Abou Ndiaye, un porte-parole des manifestants.
Etalant les conséquences des constructions anarchiques sur l’emprise de la voie publique, Olivier Gomis, un autre jeune du quartier, explique : «Depuis qu’on a commencé à construire sur cette route en latérite, les taxis n’accèdent plus dans nos quartiers. Ce qui fait que nos mamans sont agressées sur le chemin du retour de leur travail. Et la nuit, les choses se compliquent car pour évacuer un malade, nous sommes obligés de louer une charrette».
Autres manquements dénoncés par ces jeunes de Keur Massar, ce sont le manque d’eau potable, l’absence de réseau électrique et de centre socio-éducatif. «On dirait que nous ne faisons pas partie du Sénégal et de Dakar. Car nous n’avons pas accès à l’eau potable. Nous nous approvisionnons en eau à bord de pompes Jambar ou de puits. En plus, nous n’avons pas d’espace jeune. Il n’y a pas d’éclairage public et à partir de 19 heures, nous n’osons plus sortir. Nous sommes fatigués», déplore encore Gomis. Il interpelle les autorités étatiques pour que cette situation favorable à l’insécurité ne soit plus de mise dans les différentes zones de la commune de Keur Massar victimes. «Nous disons au président de la République Macky Sall, et à son Premier ministre de venir ici pour sévir contre les spéculateurs fonciers qui nous fatiguent et de nous aider sur les problèmes qui affectent nos quartiers. Car nous souffrons et nous ne voyons ni maire, ni député pour venir s’enquérir de notre situation».