Le Président Macky Sall ne saurait compter sur l’actuel maire de Dakar pour sa réélection. Désormais, la candidature du maire de Dakar semble mobiliser certains socialistes qui viennent de décréter la rupture entre les deux hommes.
(Correspondance) – C’est le village de Mpack à la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau que le député maire de Dalifort a choisi pour lancer la candidature de Khalifa Sall à la prochaine élection présidentielle. Mpack, selon lui, «va administrer la preuve éloquente que la candidature présidentielle de Khalifa Sall dépasse largement la région de Dakar et qu’elle ira investir, tel un raz-de-marée, tous les coins et recoins du Sénégal». C’est aussi ici, poursuit-il, «dans ce village frontalier, en terre casamançaise que s’ébranle le cortège des forces vives, hommes et femmes patriotes, membres du mouvement Khalifa Président, pour une victorieuse marche à destination du Palais avec comme président de la République Khalifa Sall, seule alternative crédible face à l’amateurisme et à l’incompétence du pouvoir actuel».
Ainsi, Idrissa Diallo sonne la rupture entre le chef de l’Etat et son désormais ancien partenaire de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Une rupture qui tire sa pertinence dans ce que l’édile de Dalifort appelle «l’incapacité du régime actuel à prendre en charge le destin des Sénégalais». Devant une foule nombreuse, Idrissa Diallo a décliné les errements du régime de Macky Sall. La preuve de l’incompétence du gouvernement actuel, il est allé la chercher dans les tergiversations du pouvoir. «En trois ans, Macky Sall a proposé trois plans aux Sénégalais : le Yoonu Yokkuté, le plan de développement national et le Plan Sénégal émergent (Pse)». Pour le député maire de Dalifort, cela est la preuve que le pouvoir ne sait pas où il veut mener le pays. Convaincu donc de l’incapacité du Président Macky Sall à mener à bon port le bateau Sénégal, Idrissa Diallo et ses camarades ont décidé de porter la candidature de Khalifa Ababacar Sall. Une candidature qui sera désormais managée par le mouvement «Khalifa Président». Déjà, le mouvement a élaboré des orientations stratégiques qui consistent à massifier la base effective du maire de Dakar, à contribuer à l’élaboration du document stratégique portant projet de société et à élaborer un plan de communication. Rien donc ne semble freiner la mise en place de l’ambition présidentielle de Khalifa Ababacar Sall. Même pas la réticence de certains socialistes. «Notre souhait, c’est que cette candidature soit portée par le Parti socialiste. Mais, même si on n’a pas cette caution, nous irons à l’élection présidentielle avec d’autres forces politiques de ce pays», prévient le député maire de Dalifort qui ose espérer que le patron du Ps, Ousmane Tanor Dieng comprendra qu’il ne peut pas soutenir une autre candidature.
Ziguinchor a été la seconde étape de la tournée politique du maire de Dalifort. Dans sa ville natale, Idrissa Diallo a eu droit à un accueil chaleureux. Devant ses militants, il a peint un tableau sombre de la gestion du régime de Macky Sall. «Ces dernières années, la situation du Sénégal et des Sénégalais n’a cessé de régresser avec un taux de chômage en plus haut et un pouvoir d’achat en plus bas, une explosion de la dette publique, bref, une progression vertigineuse de la pauvreté», a souligné le coordonnateur national du mouvement «Khalifa Président» pour le déplorer. Suffisant pour qu’il demande à ses compatriotes du Sud de se mobiliser pour porter le maire de Dakar à la tête de la magistrature suprême.
Par ailleurs, Idrissa Diallo avait prévu de faire sa mobilisation dans les locaux de l’ancienne mairie de Ziguinchor. Mais, quelques heures avant l’événement, le préfet lui a notifié une interdiction de se réunir sur place. Une mesure qui a mis le coordonnateur national du mouvement «Khalifa Président» dans tous ses états. Devant la foule regroupée finalement dans sa maison familiale sise au quartier Soucoupapaye, il a manifesté son incompréhension, son indignation et sa colère. Idrissa Diallo ne comprend pas que le préfet s’arroge le droit d’intervenir dans la chose politique en interdisant la tenue d’une manifestation politique dans une salle fermée.