Le film Sagar de Pape Abdoulaye Seck qui a été récompensé deux fois déjà notamment meilleur film d’école au dernier Fespaco et meilleure fiction au Clap ivoire 2015, a été tourné grâce à des astuces imaginatives du réalisateur sénégalais.
Le cinéaste en a dévoilé certaines lors d’une rencontre à ciné-banlieue. Selon le jeune cinéaste, l’actrice principale, Rokhoya Thiaw, prix de la meilleure interprétation féminine au Clap ivoire, porte avec brio ce court métrage. Cette comédienne amateur a ainsi réussi son premier rôle au cinéma. «Nous avions une contrainte de temps extraordinaire.
On passait beaucoup de temps ensemble quand on a décliné la postproduction, j’avais déjà commencé à lire le scénario avec elle, à lui décrire les personnages et lui raconter des histoires qui n’existaient pas, comme quoi, c’est une fille qui a voulu se marier avec un homme de caste et sa famille n’était pas d’accord etc» raconte-t-il. Il poursuit : «Cela, juste pour toucher son imaginaire, de choper un élément de sa vie (…) et cela a marché.
En effet, Seck a trouvé des astuces pour faire ressortir certaines émotions. A l’en croire, sur la scène de l’aube, il fallait avoir une personne fatiguée au réveil. «On est allé danser jusqu’à 4 heures du matin alors que le rendez vous du tournage était à 4 heures 30. Elle a voulu prendre une douche au retour, je lui ai dit non, on part comme ça sur le plateau. Elle a été super fatiguée qu’elle a été efficace» dévoile le réalisateur de Sagar.
D’autres malices ont été aussi imaginées pour réussir le jeu d’acteur. Le scénario était écrit en français, selon Pape Abdoulaye Seck, il fallait le retranscrire en wolof avec les acteurs de manière à mieux contextualiser le film. Le travail a été fait sur le terrain. Sa fiction avait comme titre à ses débuts Veto pour traduire cette négation de notre société. Mais, souligne le cinéaste, c’est après échange avec Abdoul Aziz Boye, formateur à ciné-banlieue et ciné-Ucad que le titre de Sagar est ressorti.