Après un double rejet de sa «demande de liberté provisoire», Thione Seck joue, ce jour, sa dernière chance de recouvrer la liberté. Ses avocats plaident, à huis clos et sans sa présence, «l’annulation des poursuites et la désignation d’un médecin».
C’est ce jeudi que les avocats de Thione Seck vont plaider, devant la Chambre d’accusation, «l’annulation des poursuites judiciaires». Cette juridiction qui devait trancher, la semaine dernière, avait ajourné sa décision à travers un «rabat de délibéré». Celui-ci a entraîné, de facto, la «réouverture des débats». Me Ousmane Sèye et ses confrères se fondent sur le règlement n°5 de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa). Celui-ci impose l’application, dans tous les Etats membres, de la «présence de l’avocat dès l’arrestation». Pour eux, le non-respect de cette nouvelle disposition, entrée en vigueur au Sénégal depuis le début de l’année, est un «motif valable d’annulation des poursuites». Si les juges donnent gain de cause aux conseils de Ballago, ce dernier sera d’office libéré, par le biais d’une «mainlevée du mandat de dépôt».
Par la même occasion, les défenseurs du lead vocal du Ram Daan veulent la désignation d’un médecin aux fins de dresser une expertise médicale. En effet, ces derniers estiment que leur client souffre de maladies faisant que «son état de santé est incompatible avec la détention». Aujourd’hui, après plaidoiries à huis clos dans le bureau des juges, ces derniers vont soit mettre l’affaire en délibéré, soit vider séance tenante. La première option serait de nature à contraindre Ballago à passer la Tabaski en prison.
Ainsi l’audience d’annulation des poursuites constitue la dernière occasion offerte à Thione Seck pour recouvrer la liberté. Ce, après un double rejet de sa demande de liberté provisoire par le juge d’instruction du deuxième cabinet et la Chambre d’accusation. Les sages de la Cour d’appel avaient estimé, dans leur décision, qu’une éventuelle libération anticipée de Ballago-père «serait de nature à troubler l’ordre public du fait que certaines institutions financières se sont constitué partie civile dans le dossier». C’est le cas notamment de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) qui avait déposé sa lettre de constitution de partie civile. Dans leurs motivations, les juges de la Chambre d’accusation avaient, en outre, indiqué que la libération de Thione pourrait occasionner une «concertation frauduleuse avec les autres personnes impliquées dans la procédure». De la même manière qu’une autre personne en fuite est sous le coup d’un mandat d’arrêt.
Détenus suivant mandat de dépôt du 2 juin 2015 à la Maison d’arrêt et de correction du Cap Manuel, Thione Seck et Ablaye Djité ont été inculpés pour «association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, tentative d’escroquerie, contrefaçon, falsification et altération de signes monétaires en cours légal au Sénégal et dans un pays étranger». On leur reproche d’avoir détenu des faux billets d’une valeur de plus de 40 milliards Frs Cfa.
- NDIAYE