À partir d’aujourd’hui, toute personne embarquant dans un avion doit être en mesure de prouver qu’elle a été entièrement vaccinée, qu’elle a été récemment testée négative ou qu’elle s’est récemment rétablie du coronavirus. Mais à la veille des vacances d’été, on ne sait pas encore qui vérifiera en détail ce certificat à l’aéroport de Bruxelles. Politiciens et compagnies aériennes se renvoient la balle. Faux départ à prévoir?
Aujourd’hui, l’aéroport de Bruxelles attend 37.000 passagers, ce qui en fait l’une des journées les plus chargées depuis l’apparition du coronavirus il y a plus d’un an. Toute personne se rendant dans un pays de l’Union européenne doit désormais être munie d’un pass sanitaire européen. Ce passeport peut être téléchargé à partir de l’application CovidSafeBE ou peut être demandé par courrier. Vous ne le recevrez que si vous avez été entièrement vacciné, si vous avez effectué un test négatif récent ou si vous pouvez prouver que vous vous êtes remis du coronavirus. En principe, les personnes qui possèdent ce certificat peuvent voyager librement.
Mais mercredi, à la veille du lancement, une grande confusion régnait quant à savoir qui devait vérifier en détail le certificat à l’aéroport. Dans un premier temps, les compagnies aériennes ont fait savoir qu’elles n’avaient pas l’autorisation de procéder à un scan. La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) a précisé seulement hier soir que c’était pourtant le cas. “Il existe un règlement européen qui stipule que les compagnies aériennes ont cette autorisation.”
“Il est déjà trop tard”
Mais Brussels Airlines n’a pas l’intention de scanner tous les codes QR. “Nous allons continuer à travailler avec les contrôles visuels”, déclare Maaike Andries, porte-parole de Brussels Airlines. “Le scan du code QR ne montrerait actuellement pas s’il s’agit d’un test PCR négatif, d’une vaccination ou d’anticorps. Comme chaque destination applique actuellement des règles différentes, ce code ne nous est pas d’une grande utilité. Il n’y a rien d’autre à faire que de vérifier les documents visuellement.” En outre, il sera demandé aux passagers s’ils ont un certificat, mais le contenu ne pourra pas être vérifié.
TUI Fly, aussi, est sceptique à l’idée de scanner tous les codes QR à partir d’aujourd’hui. “Nous n’avons pas le temps de disséquer ce certificat en détail, et encore moins de vérifier si le voyageur possède tous les documents nécessaires pour se rendre dans son pays de destination”, rapporte le porte-parole Piet Demeyere. “Des règles différentes s’appliquent d’un pays à l’autre. De plus, nous ne savons pas si nous violons le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en vérifiant ce certificat. Nous demandons donc au gouvernement de réfléchir avec nous pour trouver une solution, mais en réalité il est déjà trop tard. Le certificat est lancé aujourd’hui.”
“Procédure très complexe”
La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) a annoncé qu’une nouvelle concertation sur le certificat est prévue demain avec le gestionnaire Brussels Airport Company, la cellule de crise et la police fédérale.
Doit-on donc s’attendre à des perturbations supplémentaires à Zaventem d’ici demain? “Pas vraiment”, rassure Maaike Andries de Brussels Airlines. “Rien ne change pour nous en ce moment. Cela fait des mois que nous demandons aux voyageurs s’ils ont un test PCR négatif. Désormais, nous devrons leur demander s’ils peuvent montrer leur certificat. Malheureusement, la procédure reste très complexe et longue pour les passagers comme pour le personnel. En effet, ce type de contrôle prend quatre à six fois plus de temps.”
Un outil pour les passagers
Le gestionnaire de l’aéroport, Brussels Airport Company, a lancé un outil pour aider les passagers à planifier leur voyage et ainsi mieux répartir le nombre de passagers à l’aéroport. Tout voyageur qui saisit les détails de son vol se voit immédiatement indiquer l’heure à laquelle elle doit se rendre à Zaventem, mais aussi les documents nécessaires pour être autorisé à partir en vacances.
Le Commissaire européen à la Justice Didier Reynders a annoncé que seule l’Irlande n’est pas prête pour l’entrée en vigueur du certificat, à cause d’une cyberattaque qui a empêché le pays de préparer toutes les solutions techniques à temps.
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