Plusieurs économistes africains ont soutenu la sortie du Franc Cfa et la création d’une monnaie commune aux pays de l’UEMOA. Parmi eux figure Kako NUBUKPO, économiste togolais, commissaire de l’UEMOA et connu comme l’un des principaux pourfendeurs du Franc CFA.
Interrogé par Jeune Afrique, celui qui fut ministre au Togo et aujourd’hui l’un des principaux contestataires des réformes lancées par Faure GNASSINGBE juge que l’arrivée de Bassirou Diomaye FAYE pourrait être un tournant pour la sortie du Franc CFA. «Je pense que les lignes vont bouger dans l’espace Uemoa. Le Sénégal est la deuxième économie de notre union après la Côte d’Ivoire. Par conséquent, quand son Président pose officiellement la question du franc, d’emblée le sujet devient crédible. Après, les réformes se feront-elles dans le cadre communautaire ou en dehors ? », s’est réjouit Kako NUBUKPO. Il ajoute ensuite, «j’ai cru comprendre que la position des nouvelles autorités sénégalaises était d’essayer de faire des réformes au sein de la CEDEAO et de l’Uemoa. Si celles-ci n’aboutissent pas, elles ne s’interdisent pas de sortir du franc CFA », a-t-il déclaré.
De plus, selon lui, les 3 pays de l’AES (Burkina, Mali et Niger) ont posé les premières bases pour la réforme du CFA et c’est une bonne chose selon monsieur NUBUKPO. « Ce n’est pas anodin car les trois États de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso et Niger – montrent aussi des velléités de sortie. En tout cas, au mois de novembre 2023, le Conseil des ministres de l’AES a dit explicitement qu’ils allaient créer leur propre union économique et monétaire et mettre en place un fonds de stabilisation. Cela crée ainsi le contexte pour des réformes », a fait savoir l’économiste.
A souligner que dans le programme de la coalition “Diomaye President”, il n’est pas indiquer que le Senegal va sortir de la zone Franc CFA dans les premières années du mandat. Il y a au moins 12 préalables qui doivent d’abord être satisfaits.
Bakary Demba SY