La société civile est montée au créneau pour dénoncer l’arrestation d’Ousmane Sonko et la dissolution du Pastef. Devant la décision du juge d’instruction ordonnant le placement sous mandat de dépôt du principal leader de l’opposition, l’arrestation et l’emprisonnement tous azimuts de ses cadres et militants, et finalement la dissolution extra judiciaire de son parti le Pastef, douze organisations de la société civile dont AfricaJom center, Gradec, Raddho, Amnesty… ont exprimé leur «vive préoccupation et notre grande inquiétude face aux graves dérives qui menacent l’espace civique ainsi que les libertés individuelles et collectives».
Cette situation, selon elles, est d’autant plus inquiétante, qu’elle intervient à un moment où, le peuple sénégalais venait de saluer les actes importants de décrispation politique posés par le président de la République, suite à son renoncement à briguer un troisième mandat et à la levée du blocus placé devant le domicile de Sonko pendant 50 jours. Ces organisations signataires de la déclaration ont déploré et dénoncé «ces dérives autoritaires, ainsi que les violences quelles qu’en soient la nature et les auteurs, qui constituent à n’en pas douter de sérieux risques qui pèsent sur la démocratie, les libertés et le vivre ensemble». Dans ce sillage, ils ont appelé l’ensemble des protagonistes de cette grave crise politique «à bannir la violence et à privilégier le dialogue direct pour la libération de tous les détenus d’opinion, la levée des interdictions systématiques de manifestations et le respect sans discrimination des droits civils et politiques, la paix et la stabilité du Sénégal. «Ces arrestations et emprisonnements multiples auxquels viennent s’ajouter la fermeture des sièges de partis politiques et les mesures récurrentes de restriction du réseau internet, sont assurément de nature à mettre en péril la paix sociale et la stabilité dont le pays a tant besoin», ajoutent-ils.
Magib GAYE