En maille à partir avec la justice depuis dimanche, le journaliste Papa Alé Niang, au terme de sa garde à vue à la Sûreté urbaine, a été déféré, hier, au parquet. Mais son face-à-face avec le procureur n’a pas eu lieu. Il a fait l’objet d’un retour de parquet. Il devra se présenter à nouveau au tribunal Lat Dior afin qu’il soit édifié sur son sort.
On reproche au journaliste d’investigations plusieurs infractions. Il s’agit, entre autres, de «tentative de jeter le discrédit sur l’Armée, incitation à la révolte des troupes, appel à la subversion, recel et diffusion de documents administratifs estampillés secrets-défense et propagation de fausses nouvelles».
A peine à l’état préliminaire, la procédure de l’affaire dite «Pape Alé Niang» commence à faire grincer les dents des avocats de la défense. Ces derniers déclarent avoir constaté «un premier vice de forme» au niveau de la Sûreté urbaine où leur client a été entendu sans la présence d’un conseil. Ce qui est une violation, soutient Me Cheikh Khoureyssi Bâ, des droits de sa défense. «Hier (lundi soir, Ndlr), après notre départ, son audition nocturne à la Sûreté urbaine n’a pas été couronnée de succès : pas d’avocat en dépit des appels répétés, refus du journaliste de répondre…», dénonce Me Khoureyssi Bâ.
Les enquêteurs, si les propos de l’avocat sont avérés, ont violé le règlement n°5 de l’Uemoa. Instauré par le droit communautaire, ce règlement n°5 de l’Uemoa consacre «l’assistance de l’avocat dès l’interpellation de son client». Ce qui risque de porter atteinte à la poursuite de la procédure. Plusieurs prévenus ou accusés ont été libérés, au terme de leurs procès, au titre de la violation de ce règlement appliqué depuis 2017.
Salif KA