Plusieurs villages du département de Podor sont menacés de disparition à cause de l’érosion fluviale. Inquiètes, les populations lancent un Sos pour éviter le pire.
(Correspondance) – Plusieurs localités, comme le village de Saldé, sont menacées par les eaux du fleuve Sénégal. Certaines sont presque en voie de disparition. En effet, Saldé chef-lieu d’arrondissement depuis l’ère coloniale, a eu à abriter d’importants bâtiments administratifs. Des bijoux qui avaient fini de faire la fierté des populations. Saldé est séparé des villages de la Mauritanie par le fleuve et autrefois, le commerce y était très florissant. Malheureusement cette localité, n’est aujourd’hui que l’ombre d’elle-même. Il est difficile de reconnaître aujourd’hui ce village à cause de sa vétusté. Saldé qui a déjà vu disparaitre son ancien bureau de poste et son plus grand marché, voit désormais ses concessions et son cimetière dangereusement menacés.
A Saldé, les habitations ne sont plus qu’à une dizaine de mètres des eaux du fleuve Sénégal. C’est dire qu’elles ont presque déjà les pieds dans l’eau, à cause de l’avancée du fleuve. Dans ce village, les gens peuvent même se permettre de prendre leur repas quotidien et se laver les mains au fleuve. C’est dire à quel point, dans ce village les populations ont fini de côtoyer les eaux du fleuve Sénégal, à leurs risques et périls. Un phénomène habituel que vivent en permanence les habitants pendant presque chaque hivernage. Ce qui a fini de créer une grande psychose, et une véritable insécurité dans plusieurs villages situés dans cette partie Nord du pays. Si rien n’est fait d’ici peu d’années, selon Mamadou S. un notable de Saldé, avec l’abondance des pluies et le débordement du fleuve surtout en période de fortes crues, c’est sûr que le besoin de déménagement des populations se fera de plus en plus sentir. Dans cette partie isolée du Nord, notamment dans les villages de Saldé, Toufndégandé, Wassétacké, Barobé Diakel, Wallah, Diaranguel, Cas-Cas, entre autres, il urge que les autorités étatiques et locales prennent des mesures pratiques et pérennes pour sauver toutes ces localités avant qu’elles ne soient rayées de la carte nationale. Une situation qui ne laisse pas indifférente la famille A Diop. La Dame Coumba Mangane et sa famille ont dû être délogés par force, à cause de l’avancée du fleuve. «Notre maison a été engloutie par les eaux du fleuve, il y’a de cela quinze ans. Personne ne peut plus reconnaître l’endroit où elle se trouvait. Aujourd’hui nous avons construit au beau milieu du village. Ce que nous regrettions beaucoup. Car cette habitation était la fierté de toute une famille qui a vécu ensemble de grands moments. La disparition de notre maison dans le fleuve a fini par disperser ma famille», regrette la dame âgée d’environ soixante-quinze ans.
Dans cette zone, pas mal de villages sont confrontés au phénomène de la montée des eaux du fleuve. Conséquences, nombre de bâtiments en banco ne cessent de s’effondrer et poussant de nombreuses familles à dormir à la belle étoile.
Abou KANE