A Wakhinane-Nimzatt, la colère et la tristesse sont palpables chez la famille NIASS. Sous la tente dressée devant leur domicile, l’attente du corps de Cheikh NIASS, décédé, après son placement sous mandat de dépôt, au Pavillon spécial de l’Hôpital Aristide Le Dantec, est insoutenable.
Si la première «autopsie» parle de mort due à une crise d’hyperglycémie, la famille de Cheikh NIASS conteste cette version avec véhémence. Elle soutient qu’il « n’y a jamais eu d’autopsie. Personne n’a touché au corps parce que son épouse avait demandé que l’autopsie ne soit pas faite. Il était bien portant. On ne peut pas croire à une mort naturelle. On veut savoir ce qui s’est passé entre le commissariat et Cap Manuel. A-t-il été battu ?», s’interroge l’oncle de la victime Assane THIAM. Il demande une autopsie rigoureuse pour essayer de matérialiser les soupçons de torture de la police de Wakhinane-Nimzatt, qui avait procédé à son arrestation lors d’un banal contrôle routier. «Nous demandons aux ministres de l’Intérieur et de la Justice d’ouvrir une enquête», enchaîne Assane THIAM.
Près d’une semaine après la mort de l’émigré Cheikh NIASS, c’est toujours l’omerta du côté de la police. «Nous ne pouvons pas nous prononcer, parce que nous n’avons pas reçu d’instruction de la hiérarchie», dit un membre du Bureau des relations publiques de la Police nationale joint par téléphone. D’après lui, il n’a pas le droit d’outrepasser les prérogatives hiérarchiques. «C’est à la hiérarchie de se prononcer sur cette affaire», insiste-t-il.
Avec LeQuotidien