Coup de tonnerre dans le consensus pour la présidence de la Fédération sénégalaise de football. Un des acteurs clé de ce pacte s’est retiré.
En effet, le président de la Ligue football professionnel, Saer Seck, a fait un revirement spectaculaire à une semaine du scrutin. Il ne compte plus s’aligner derrière Augustin Senghor, candidat déclaré, pour briguer un quatrième mandat d’affilée. Dans une déclaration rendue publique, hier, le président de l’Institut Diambars a indiqué qu’il ne se retrouve plus dans le consensus prôné le 22 juillet dernier autour du premier vice-président de la Caf. «J’ai décidé de me retirer du consensus dont l’esprit programma- tique et les conditions posées par moi ne me semblent plus respectés. J’ai décidé de ne pas être membre du prochain comité Exécutif (au titre des 8 cooptés pré- vus dans les accords du consensus) ainsi que d’aucune instance fédérale. J’ai décidé de rester au service du football de mon pays en tant qu’acteur à la base aux commandes exclusives de mon club. L’ambition personnelle ne saurait être mon leitmotiv, ce que du reste ma passion pour le football, mon parcours et l’histoire récente de notre sport ont fini de démontrer y compris aux plus sceptiques», a indiqué Saër Seck. Qui ajoute : «cheminer ensemble, c’est aussi et surtout s’imposer des valeurs communes mais aussi savoir se séparer pour, peut-être, mieux se retrouver pour des lendemains meilleurs. Beaucoup n’ont pas compris mon attitude et ma position et même si certains ont retenu des erreurs voire des fautes, j’ai toujours essayé d’avoir beaucoup de retenue et de hauteur sans jamais perdre de vue l’intérêt supérieur du football sénégalais».
Le membre fondateur du centre de formation de l’institut Diambars qui a expliqué aussi les motivations de sa démarcation, n’a pas aussi raté le porteur de ce consensus, Me Senghor. «Je me dois, à la vérité, de vous informer que le consensus en question se devait, dans son esprit, d’être le condensé des axes programmatiques des différents candidats ainsi que des propositions d’acteurs et d’éminentes personnalités expérimentées du football sénégalais. C’est seule- ment ensuite que ce comité chargé du consensus devait définir le processus pour désigner la personne qui devrait diriger le consensus comme président de la Fédération sénégalaise de football. J’ai fait beaucoup d’efforts et consenti d’énormes sacrifices pour ne pas, à ces moment-là, «polluer» la campagne électorale de notre candidat Augustin Senghor à la Caf avec une campagne domestique mais également pour ne pas être celui dont l’attitude ou l’action casse- rait la dynamique naissante du consensus», soutient-il.
Ainsi, Saer Seck précise qu’il n’a jamais soutenu le consensus autour du président de l’Us Gorée, Augustin Senghor. Il affirme qu’il a même réitéré que la nouvelle candidature de Me Senghor est de trop. «J’ai également dit, redit et répété, aussi bien aux autres candidats qu’aux membres du comité chargé du consensus, que le porteur de ce programme commun, né du consensus, pour l’avenir de notre football, ne pouvait être Maître Senghor qui a présidé aux destinées de notre football lors des trois derniers mandats successifs et qui lui a beaucoup apporté. Je pensais et continue de penser qu’après trois mandats, cinq CAN, un poste, extraordinaire pour le Sénégal, de 1er Vice-Président de la CAF et après avoir déclaré en toute bonne foi que le mandat qui s’achève le 7 août 2021 serait son dernier mandat, qu’il aurait dû prendre du recul et de la hauteur pour aider à trouver un consensus entre les autres candidats. Ces derniers se seraient, à leur tour, engagés aux côtés de l’Etat, à préserver sa représentation au comité exécutif de la CAF ainsi que son poste de 1er Vice-Président au profit de notre pays».
Des pierres dans le jardin de Mady Touré
L’autre candidat, à savoir le président de Génération foot, Mady Touré lui aussi en a pris pour son grade. En effet, Saer Seck dit ne pas comprendre les propos de ce dernier contre lui. «Malheureusement le candidat Mady Touré (qui était absent lors de cette audition) s’est largement épanché imprudemment et de manière ir- responsable (pour dire le moins) dans sa campagne sur ma position sans en connaître les tenants et les aboutissants au lieu de se concentrer sur son pro- gramme (il serait le seul à en avoir) et sur sa quête du vote des acteurs. C’est peut-être le manque d’expérience relevé par certains», dénonce M. Seck. Qui accuse le fondateur du centre de formation de violer l’accord du gentleman agréement. «Ceci dit, je suis dans l’obligation de constater que depuis lors (jeudi 22 juillet) non seulement le Comité en charge de la médiation pour trouver un consensus n’a pas convoqué cette réunion mais il est véhiculé dans le pays et dans la presse (sur- tout par notre ami candidat Mady) l’idée que j’aurais totalement accepté que l’actuel président reste en place pour le prochain mandat en entier. Et que je me serais ainsi renié. Cela constitue une violation de l’accord tacite, du «gentleman agrément» convenu entre parties prenantes», déplore-t-il.
Mamadou GACKO