Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour Barthélémy Dias. Le maire de Mermoz-Sacré Cœur sera, aujourd’hui, devant la barre de la Cour d’Appel pour «coups mortels, coups et blessures volontaires et détention d’arme sans autorisation administrative».
Une affaire qui remonte à fin décembre 2011 où le jeune maire avait, déclarait-il à l’époque des faits, riposté à la suite d’une attaque menée par une «horde de nervis» qui avaient assailli les locaux de la mairie de Mermoz-Sacré Cœur. Réagissant à la hauteur de l’acte, Barthélémy Dias avait dégainé son pistolet. Et avait tiré «deux coups de sommation». «Ils (les nervis) étaient trop nombreux. J’ai ouvert le feu sur la foule», expliquait Barthélémy Dias avant de préciser: «Ils étaient armés et nous nous sommes battus pendant une demi-heure. Et effectivement, si je ne me trompe pas, deux ou trois personnes sont tombées». Parmi lesquels le lutteur Ndiaga Diouf qui est passé de vie à trépas et trois blessés.
Arrêté puis placé sous mandat de dépôt avec 12 autres personnes pour «coups mortels, coups et blessures volontaires et détention d’arme sans autorisation administrative», l’édile de Sacré-Cœur/Mermoz avait écopé, en première instance, d’une peine de 2 ans dont 6 mois de prison ferme, pour le meurtre du nervi Ndiaga Diouf. Les co-prévenus du maire que sont Habib Dieng et Babacar Faye avaient été également condamnés à la même peine de prison avec une amende de 25 millions de francs Cfa à payer à la famille de la victime. Pour les autres prévenus, Samba Diouf alias «Ndiol», Badara Guèye, Bocar Sy, Cheikh Diop, Seydina Oumar Mangane et Cheikh Mbackiyou Siby, en revanche, ils avaient écopé de 2 ans avec sursis, pour association de malfaiteurs, participation à un rassemblement illicite suivi d’actions diverses. Abdoulaye Diène, Malick Thiombane, Hamath Guèye et Bocar Sy Doucouré ont, eux, bénéficié d’une relaxe. Une peine jugée «légère» par le parquet qui avait interjeté appel pour la réouverture du procès.
Malgré tout, Barthélémy Dias avait recouvré la liberté, fin mai 2012, après quatre mois, trois semaines et cinq jours de détention préventive à la maison d’arrêt de Rebeuss. Et cela après plusieurs demandes de liberté provisoire rejetées. Et la prolongation de cette affaire se joue, aujourd’hui, à la Cour d’Appel. Où le maire de Sacré-cœur joue presque son va-tout à trois mois des élections locales prévues en janvier prochain.
Ndèye Maguette SEYE