Le PCA de la MIFERSO ne souffre plus d’entendre les critiques des opposants. Après le leader de PASTEF sur le dos de qui il a cassé des tonnes de sucre, c’est maintenant à son ancien “camarade de guerre” qu’il s’en prend. Ibrahima SENE qui se désole de la sortie d’Abdoulaye BATHILY, s’est fendu du long texte ci-dessous pour amocher l’ancien leader de la LD.
Ablaye Bathity a – t -il perdu sa lucidité légendaire ?
Il est légitime de se poser une telle question de la part de quelqu’un qui l’a côtoyé de près, depuis les années 70, dans la clandestinité, et le retour à la légalité républicaine en 1981 même si on était dans de partis différents, et le plus souvent en adversité.
En effet, cette question est légitime en l’entendant faire croire que les circonstances de la tenue des « Assises nationales » qui ont prévalu au Sénégal, sont aujourd’hui les mêmes que celles qui prévalent après l’insurrection du 3 au 8 mars.
C’est ainsi qu’il dit « « après la mascarade électorale des Législatives de 2007, avaient décidé de sortir des ghettos des partis politiques et d’aller vers un rassemblement plus large pour s’opposer à la confiscation du pouvoir par Abdoulaye Wade et d’ouvrir des perspectives nouvelles pour le pays.
De tels propos montrent, ou bien, Bathily a perdu tout souvenir ayant motivé la tenue des « Assises nationales », ou bien, il est devenu un homme de mauvaise foi. »
Prenant entre deux alternatives celle la plus optimiste comme le recommandait Abdou Diouf, je me permets donc de rappeler à Bathily qu’il n’avait pas de « mascarade aux Législatives de 2007 », mais bien à la Présidentielle de février 2007, qui avait amené les partis de l’opposition à rejeter les résultats, tout en s’abstenant de faire des jeunes des jeunes, des « chaires à canon » en les appelant à descendre dans la rue pour défendre le suffrage du peuple.
Mais l’opposition avait exigé de Wade, l’évaluation du processus électoral et du scrutin, afin d’y extirper tout ce qui semble avoir contribué à la mascarade électorale.
Et c’est devant le refus obstiné de Wade, que l’opposition avait décidé de boycotter les Législatives de Juin 2007, et avait fait campagne à cet effet.
Avec un taux de participation au scrutin de 36% en juin , alors que Wade, en février, prétendait être « élu dès le premier tour de la Présidentielle avec 55% du suffrage exprimé, l’opposition en avait tiré la conclusion, que l’élection de Wade était bien frauduleuse comme elle le soupçonnait.
Devant cette situation où l’on a un Président de la République illégitime, le même dilemme qui se posait après la Présidentielle, de se battre ou non, par la rue s’est, de nouveau, posé à l’Opposition.
C’est dans ces circonstances que, fort des leçons qu’il a tirées de la mission qu’il avait envoyée en Mauritanie pour étudier leur expérience de sortie de crise de légitimité du pouvoir du Président Taya de l’époque, le PIT avait proposé au « Front Siggil Senegaal », la tenue « d’Assises nationales » , pour construire des rapports de force pouvant obliger Wade à ouvrir des négociations sur le processus électoral ; tout en procédant à l’évaluation des Institutions et des politiques qui ont prévalu au Sénégal depuis 1960, en vue de dégager un « Consensus national », pour baliser le futur .
Ces « Assises » étaient conçues avec la participation du pouvoir, comme modalité de sortir du contentieux électoral, et de la profonde crise politique, économique et sociale qui se dessinait dès 2008, et s’était prolongée en 2009.
A l’évidence, il n’y a rien de semblable avec la situation du Sénégal post insurrection du 3 au 8 mars, qui n’a été motivée ni par un contentieux électoral, suite à une mascarade électorale, ni par l’absence de dialogue national, qui était déjà à l’œuvre lors de ces évènements, et qui continue, malgré eux.
C’est la même remarque de « perte de mémoire « qui s’impose, lorsqu’il dit « nous avons fait un avant-projet qu’on a discuté au sein du front, ensuite qu’on a distribué à la société civile, à des personnalités”.
D’abord les « Assises nationales », n’ont pas produit « d’Avant -projet », mais des « Conclusions » et d’une « Charte de bonne gouvernance
Mais, étant conscient de la composition politique et sociale plurielle des « Assises nationales », il a été recommandé d’en faire bon usage selon les sensibilités.
La sagesse de cette recommandation s’est vite avérée ,lorsque le « Front Siggil Senegaal » a fusionné avec « Benno Taxawu Senegaal » de Talla Sylla et Macky Sall,, pour constituer « Benno Siggil Senegaal », les composantes politiques, en s’inspirant des « Conclusions des Assises nationales » et de la « Charte de Bonne Gouvernance », ne sont jamais accordés sur un projet de réforme des Institutions, qui était resté en discussion jusqu’à la Présidentielle de 2012, qui a vu quatre Candidats issus des « Assises nationales », Niasse, Tanor, Macky Sall et Ibrahima Fall, briguer séparément le suffrage des Sénégalais, avec chacun, en bandoulière, sa propre lecture de ces recommandations.
C’est pourquoi, tenant en compte ce qui suit, il est étonnant d’entendre Bathily dire que « avec les événements de mars dernier, on peut dire qu’on est revenu à la case départ, ou même avant la case départ”
Sa « perte de mémoire » l’a – t -il fait perdre ses repères historiques au point de devenir aveugle, pour ne pas voir que ce qui se passe aujourd’hui, au Sénégal, est totalement inédit, et sort de tout entendement.
En effet, tout un chacun a pu constater, que la situation politique actuelle découle de la transformation, en « complot » du Chef de l’Etat contre un opposant, d’une « accusation de viol et de menace de mort » portée contre lui, par une jeune Dame dans un Salon de Beauté à Dakar, !
Et c’est pour échapper à la Justice, qu’il a appelé à la « résistance » et à la « révolution », relayée par des activistes d‘extrême gauche, dont ceux de « Frapp France Dégage » , et de la société civile, dont « Y en a marre »,qui a été le premier à fixer un objectif politique aux manifestations, celui de « faire partir le Président Macky Sall par la rue »!
Dans aucune page de l’histoire politique du Sénégal, l’on ne trouvera une telle situation politique.
C’est pourquoi, il faut prendre la pleine mesure de la gravité de la situation, quand faisant recours au sort réservé aux « Conclusions des Assises nationales », Bathily « prévoit des lendemains troubles », dans un contexte où des soutiens de l’opposant accusé de viol, menacent d’une « seconde vague », et que les autorités britanniques estiment que « les tensions politiques restent accrues. De nouvelles manifestations peuvent avoir lieu sans préavis » !
Dans une situation au Sénégal, où le dialogue politique continue après avoir produit un fichier électoral audité de façon indépendante, et présenté comme fiable et pouvant servir de base aux élections, et où la date des Locales est fixée au 23 janvier 2022, et où un « Conseil Présidentiel » a permis de redonner espoir aux jeunes de trouver des emplois, de telles prévisions sont perçues comme un « cheveu dans la soupe », mais confirment bien que le Sénégal est encore dans « l’œil du cyclone » de ceux qui ont tenté vainement, par la violence dans les rues, de faire partir le Président Macky Sall.
C’est dans ce cadre que s’inscrivent les tentatives de Sonko de mettre en mal la confrérie mouride avec le pouvoir du Président Macky Sall, en affirmant devant le Khalife Général, que « sur les 14 morts lors des manifestations, les 10 sont des mourides » !
Ce qui reste donc comme une menace permanente pour la paix, la stabilité et la sécurité des Sénégalais, ce sont les tentatives de Sonko de tout faire pour éviter d’être jugé, et que les forces hostiles à la politique économique et diplomatique et à la position contre la légalisation du mariage homosexuel, du Président Macky Sall, peuvent exploiter à tout moment.
Sans ameuter les populations, il faudrait d’ores et déjà les préparer à défendre la République démocratique et laïque du Sénégal, pour qu’elle reste un halo de paix, de stabilité et de convivialité, et à défendre leur souveraineté
Si un homme averti en vaut deux, une nation avertie en vaut des milliers !
Ne les laissons pas faire.
Ibrahima SENE reproche à Abdoulaye BATHILY son analyse de la crise qui a failli emporter le régime de Macky SALL.