Deuxième foyer de propagation de la seconde vague de la pandémie liée au coronavirus, derrière Dakar, la région de Thiès vit depuis hier un état d’urgence assorti d’un couvre-feu allant de 21 heures à 5 heures du matin.
Une décision qui relève de l’autorité centrale, le chef de l’Etat, Macky Sall, et qui s’expliquerait par le fait de la concentration, dans les deux dites régions, d’au moins 90 % des cas déclarés depuis la détection du premier malade infecté au virus dans le pays. En effet si, au moment de la prise de cette décision, Dakar dénombrait 13 447 cas déclarés, la région de Thiès était, elle, à 2 236 cas auxquels viennent s’ajouter les deux nouveaux cas positifs enregistrés dans le district sanitaire de Thiès, soit 2 238 cas répartis entre les départements de Thiès, Mbour et Tivaouane. Des chiffres qui ont dû certainement fluctuer entre temps quand on sait la rapidité de la contamination notée depuis l’avènement de ce qui est convenu d’appeler la 2ème vague et l’état de relâchement total des populations quant au respect des mesures barrières. Mais aussi et surtout le comportement des Thiessois en général qui rechignent, par insouciance, par bravade ou simplement parce ce qu’ils ne croient pas du tout à l’existence même de la maladie, à se conformer au respect des mesures restrictives édictées par les autorités sanitaires. Aussi sont-ils prompts à vous rétorquer : Est-ce que le Corona existe ? Ou bien, as-tu une seule fois vu quelqu’un atteint de cette maladie ?, entre autres questions aussi saugrenues les unes que les autres.
Pour dire une situation des plus difficiles à gérer et qui est pour laisser croire, à juste raison d’ailleurs, que l’éradication de la pandémie n’est pas pour demain la veille. En atteste d’ailleurs la désinvolture avec laquelle les populations de la cité du rail ont accueilli la mesure d’état d’urgence et de couvre-feu.
Hier, au premier jour de l’entrée en vigueur de cette disposition restrictive, rien dans la rue ne pouvait laisser voir que la ville était en état d’urgence et qu’un mal insidieux et hautement contagieux rôdait alentour. Les gens vaquaient à leurs besoins sans aucune forme de respect des mesures barrières. Certes, ils étaient tous ou presque munis de masque mais ils les avaient sous la main ou les portaient sous le menton ou pendues à une oreille. Dans les voitures de transport en commun ou taxis clandos, les passagers les mettaient juste sous le menton et attendait le signal du chauffeur qui les alertait dès qu’il apercevait les forces de l’ordre en faction sur la route. Quant aux bus ils étaient bondés de monde comme si de rien n’était. Un état de fait qui n’est rien comparé à ce qui se passe dans les écoles. Rares sont les écoles de la ville, s’il y en a, où les élèves sont astreints au respect des mesures barrières. Les effectifs ne le permettent même pas puisque les potaches sont obligés de se mettre à trois ou à quatre sur une même table pour pouvoir suivre les cours dispensés par un enseignant chez qui le port du masque est le cadet de ses soucis. Ce qui se passe dans les cours de récréation, n’en parlons pas. Toutes situations à risques qui pourraient connaître une solution dans les jours à venir avec les décisions qui seront prises ce jeudi, (aujourd’hui), à l’occasion de la réunion du comité régional de gestion des épidémies, (Crge). Laquelle rencontre se tiendra dans la salle de délibération de la gouvernance sous la présidence de l’autorité administrative.
Sidy DIENG