Idrissa Seck sera installé officiellement, ce jeudi, à la présidence du conseil économique, social et environnemental (Cese). Nommé le 1er novembre dernier, il remplace à ce poste Aminata Touré.
Cette nomination est à double tranchant. En effet, certains la considèrent comme un tremplin pour lui vers la magistrature suprême. Les défenseurs de cette hypothèse soutiennent que Macky Sall, n’étant pas candidat à sa propre succession à un troisième mandat, chercherait à baliser le terrain à Idrissa Seck pour barrer la route de la présidence de la République au farouche opposant Ousmane Sonko d’une part et d’autre part, casser la dynamique unitaire de l’opposition qui commençait à prendre forme. Il faut dire qu’en présidant une institution, Idrissa Seck a désormais les moyens de caser de nombreux militants. En outre, avec un budget estimé à environ 7 milliards de francs Cfa, le fondateur du parti Rewmi dispose ainsi d’une manne financière conséquente lui permettant de mieux préparer l’élection présidentielle de 2024.
Mais d’autres soutiennent en revanche qu’en acceptant le poste de président du Cese, Idrissa Seck s’est fait Hara kiri. Il est désormais à la merci de Macky Sall qui peut à tout moment le chasser de cette institution. En plus, en acceptant d’être nommé président d’une institution jugée inutile et budgétivore, Idrissa Seck s’est discrédité. Il s’est mis à dos beaucoup de Sénégalais qui ne comprennent toujours pas son retournement de veste aussi spectaculaire qu’inattendu. Aminata Touré qui se croyait dans les bonnes grâces du président de la République a été limogée sans ménagement. Et jusqu’à présent Macky Sall n’a pas donné d’explication aux Sénégalais. On ignore les motifs de ce limogeage que la concernée a appris en même temps que tous les Sénégalais. Le temps nous dira si Idrissa Seck a raison ou tort d’avoir accepté ce poste.
Charles G.DIENE