Fortement lié au tourisme, le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et du transport est impacté négativement par la crise sanitaire. Des complexes hôteliers de la Petite côte et le Terrou Bi de Dakar ont commencé à se séparer de leur personnel. Plus de 20 mille emplois sont menacés, si l’on se fie au syndicat de l’hôtellerie et de la restauration.
Le secteur de l’hôtellerie est en train de vivre une crise socio-économique sans précédent à cause de la pandémie du Coronavirus. En effet, prétextant une crise économique morose découlant de la pandémie de la Covid-19, beaucoup d’hôtels ont licencié des centaines de travailleurs. Le syndicat de l’hôtellerie et de la restauration, un démembrement de la Cnts/Fc-Authentique annonce le licenciement dans les prochains jours de plus de 20 mille travailleurs du secteur de l’hôtellerie. C’est le cas à l’hôtel Terrou Bi où plus de 126 travailleurs ont été licenciés «abusivement pour motif économique dans presque tous les secteurs de l’hôtel avec la complicité des délégués du personnel», selon Bakhao Diongue. Cette dernière s’exprimait, lors d’une conférence sur la situation des travailleurs licenciés de l’hôtel Terrou Bi. «Le patronat du secteur de l’hôtellerie n’a même pas fait cas de 20 mille licenciés mais il a dit que si l’on n’y prenne pas garde nous risquons de licencier 40 mille travailleurs», dit-elle, avant d’ajouter: «Les patrons de l’industrie de l’hôtellerie sont prêts à licencier 20 mille travailleurs. Et ils ont commencé à Terrou Bi et sur la Petite côte où des centaines et des centaines de travailleurs ont été licenciés prétextant la pandémie». Propos confortés par le secrétaire général du syndicat de l’hôtellerie et de la restauration, Khadim Ndiaye, qui va plus loin en accusant certains propriétaires d’hôtel de profiter de la pandémie pour s’enrichir. «Le président avait dit aux hôteliers de payer les employés à hauteur de 70 %. Certains l’ont accepté et ont fait mieux en payant 100 % des salaires aux employés. En revanche, d’autres ne l’ont pas respecté. Certains ont payé des taux compris entre 25, 30, 50 et 70 %», dit-il, ajoutant que cette injustice doit cesser. Il rappelle que lorsque la pandémie commençait à asphyxier certains complexes hôteliers, l’Etat avait mis en place la Force Covid-19 avec plus de 1 000 milliards de FCfa et la signature d’une ordonnance pour respecter les droits des travailleurs. Le directeur de Terrou Bi François Portiglia, déplore le collectif des travailleurs licenciés, «a suspendu de manière unilatérale ce protocole». La Cnts/Fc Authentique condamne et suggère à l’inspecteur régional de travail de Dakar d’envoyer des missions de contrôle afin de s’enquérir de leurs conditions de travail. «La Cnts/Fc Authentique, ne ménagera aucun effort pour défendre les travailleurs de Terrou Bi afin de leur rendre leur dignité. Nous mettrons en place toutes les stratégies nécessaires pour sauvegarder et préserver les intérêts de ces travailleurs», prévient Bakhao Diongue, secrétaire générale de la Cnts/Fc – Authentique.
Magib GAYE