Evoquant dans sa question hebdomadaire la situation actuelle dans certains pays de la sous-région, Mamadou Lamine DIALLO martèle que «les troisièmes mandats sont des coups d’Etat».
Selon le député, de l’opposition, l’Afrique est faible par son capital social, les règles sociales et les institutions mises en place pour les faire respecter. «Ce que nous vivons en Afrique de l’Ouest illustre mon propos. Les règles édictées et fixées dans des constitutions sont bafouées. A côté des coups d’Etat militaires, on a connu des coups d’Etat électoraux. Maintenant ce sont les coups d’Etat des troisièmes mandats pour reprendre une expression prêtée au nouveau Président de Guinée Bissau. En vérité, cette idée de troisième mandat cache l’ambition d’une présidence à vie, un royaume clanique ou familial, l’émirat gazier au Sénégal. Alassane Ouattara et Alpha Condé ont tout faux. Ils seront passés à la moulinette de l’histoire, l’aspiration à la gouvernance démocratique des peuples systématisée par les Assises Nationales doit se réaliser pour l’avenir de l’Afrique», ajoute Mamadou Lamine DIALLO. Qui rappelle qu’un mandat débute par une prestation de serment en séance publique devant un conseil (ou une cour) constitutionnel (Art 37 de la constitution au Sénégal). «Donc, un Président élu ne peut pas faire plus de deux prestations de serment. C’est comme cela qu’on calcule le nombre de mandats. Une des institutions clef est bien la Justice», indique le député. Selon lui, IBK du Mali a reconnu que sa justice était corrompue, cela faisait le lit des groupes armés au Nord. Au Sénégal, constate-t-il, elle fonce dangereusement vers un trou noir, entre accusations de corruption et grève des greffiers.
Georges Nesta DIOP