L’apparition du coronavirus Covid-19 en Chine a impacté négativement l’activité des vendeurs de téléphones portables, de matériels électroménagers, de chausseurs, habits «Made in China». Dans certains marchés ou espaces d’écoulement de ces produits notamment les Allées du Centenaire, le marché Alizé, Sandaga en centre-ville, ces commerçants commencent déjà à ressentir les dégâts collatéraux du Covid-19.
Des paires de chaussures ballerines, escarpins, tongs pour basket, mules, compensés chaussures à talon, pour femmes des tenues ensemble ; robes ; maillots «Made in China» pour enfants et adultes dispersées par-ci, des sacs à mains pour la gent féminine par-là dans une cantine qui déborde jusqu’aux trottoirs. On est aux Allées du Centenaire, la «China Town» de Dakar, lieu de concentration des commerçants chinois. Etabli sur un coin de la rue, commerçant et importateur de marchandises venant de Chine, Baba Diaw, aidé d’un jeune garçon, range quelques articles à l’intérieur de sa boutique. La vente de produits chinois lui permet de faire des marges de bénéfices importantes. Parce qu’ils coûtent non seulement moins cher mais il est plus facile de les écouler grâce à ses clients qui viennent de divers quartiers de Dakar et des régions de l’intérieur du pays pour s’approvisionner auprès de lui. Mais, depuis que la maladie s’est déclarée en Chine, suivie des restrictions de la mobilité des personnes, les choses ne bougent presque plus pour lui. «Voyez, il ne me reste que ces trois ballots d’habits. J’ai des marchandises que mes clients avaient commandées et qui sont bloquées en Chine à cause de l’épidémie. Actuellement, c’est très difficile pour nous. Ils m’appellent presque chaque jour, parce que j’ai déjà encaissé leur argent et je n’arrive pas à leur fournir la marchandise», confie-t-il.
Un peu plus loin, un autre commerçant répondant au nom de Dame Diop tient aussi sa cantine. Détaillant, ce marchand reconnait avoir constaté qu’avec l’épidémie du Covid-19, son chiffre d’affaires a chuté considérablement. Il dit parfois faire le tour de beaucoup de grossistes à la recherche de certains articles pour ses fidèles clients. Mais, il revient bredouille.
Autre lieu même complaintes. Au marché Alizé, en plein centre-ville de Dakar, l’ambiance est bon enfant. Les rabatteurs sont pointés à chaque coin de rue. Dès qu’une personne franchit la zone, elle est apostrophée directement par les rabatteurs qui, avec insistance, proposent réfrigérateurs, postes téléviseurs écrans plats, cuisinières, fers à repasser électrique, etc. Et tous les passants sont «courtisés» comme potentiels clients et sont littéralement pourchassés jusqu’au rond-point Sandaga. Sur les trottoirs, les vendeurs de téléphones portables, de chargeurs et écouteurs «Made in China» sont les plus visibles. Ils exposent leurs marchandises de toutes marques dans des vitrines disposées qui occupent même l’espace réservé aux piétons. Un lieu où l’on note la présence de beaucoup de jeunes venus surtout de l’intérieur du pays évoluant dans la vente et l’échange des téléphones mobiles. Mais avec le Covid-19 qui a engendré la réduction des importations, ces commerçants voient leur activité tourner au ralenti. Pour Abdou Diouf, vendeur de téléphones et matériels électroménagers, les affaires ne marchent pas depuis le mois de février. «Beaucoup de gens se plaignent des conséquences engendrées par le coronavirus. Mais, il faut le reconnaitre nous les vendeurs de téléphones et matériels électroménagers nous sommes les plus impactés. Aujourd’hui, il est presque impossible de voyager sur la Chine pour importer de la marchandise. Même s’il n’y avait pas de mesures prises par les autorités, ce n’est pas n’importe quel commerçant qui accepterait d’aller actuellement en Chine pour chercher de la marchandise», déclare-t-il.
Samba BARRY