Le Sénégal, par le biais de son ministre de la Justice, s’est disculpé après le renvoi du procès de l’ancien patron de l’athlétisme mondial. Malick Sall a indiqué que le Sénégal a bel et bien joué, à temps, sa partition dans cette affaire.
Pour le renvoi du procès de Lamine Diack et Cie jusqu’au 3 juin, la justice française a évoqué l’envoi tardif des compléments d’enquête notamment les auditions du président de Pamodzi, Papa Massata Diack, cloué à Dakar, depuis l’éclatement de l’affaire en 2015. Mais le ministre de la Justice, Malick Sall, n’a pas attendu trop longtemps pour réagir. Hier, en marge de la présentation des vœux au personnel de son département ministériel, le Garde des Sceaux a souligné que la partie sénégalaise était dans le timing pour répondre à toutes les sollicitations françaises. A l’en croire, l’entraide judiciaire a été faite dans cette affaire. «Je suis avocat de profession et dans 99,9 % des affaires comme celle-ci, la première audience n’est jamais retenue parce que ça demande la mise à niveau de toutes les parties. Nous, au Sénégal, nous avons fait le nécessaire depuis un moment. Le juge sénégalais avait entendu Papa Massata Diack. L’entraide judiciaire avait été exécutée. Nous avons transmis tout le dossier par le canal de l’ambassade de France», a indiqué M. Sall. Qui souligne que s’il y a un retard ce n’est pas dans son giron qu’il faut trouver la responsabilité. «Il y a eu un retard, quelque part, mais ça n’a pas été à notre niveau. La direction des affaires criminelles et des grâces avait fait ce qu’elle avait à faire. Personnellement, j’ai signé le courrier de transmission du dossier adressé à mon collègue de la France et cela depuis au moins 3 mois», a expliqué le ministre de la Justice.
Avant-hier, la présidente de la 32ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, Rose-Marie Hunault, avait indirectement mis en cause la justice sénégalaise dont la coopération dans cette affaire n’a pas été appréciée. Parce que les nouvelles pièces venues directement de Dakar et présentées lors de l’ouverture du procès ont retardé les choses qui devaient se terminer le 23 janvier. «Ces nouvelles pièces envoyées par le Sénégal, nous les avons reçues physiquement ce matin (avant-hier, Ndlr). Nous n’avons pas eu le temps de les étudier ni de les communiquer aux autres parties», a constaté l’un des procureurs financiers, Arnaud de Laguiche. Et l’autre procureur financier, Eric Russo, de renchérir : «Nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n’existaient pas.» Par conséquent, les prévenus vont attendre encore six mois pour être fixés. D’aucuns se demandent maintenant, avec ces nouveaux éléments, si l’ancien responsable marketing de l’instance mondiale de l’athlétisme, Papa Massata Diack, va se présenter à Paris, le mois de juin prochain en compagnie de ses autres coprévenus.
Mamadou GACKO