Après un mois de détention à la Maison d’arrêt de Rebeuss, Guy Marius Sagna hume l’air de la liberté depuis hier. Il obtient une liberté provisoire accordée par le doyen des juges d’instruction de Dakar,
Samba Sall. Sa remise en liberté est rendue possible par le parquet de Dakar qui n’a pas fait appel, ce qui allait encore retenir dans les liens de la détention l’activiste membre de Frapp/France dégage incarcéré depuis le 16 juillet dernier. Le procureur de la République avait pourtant un délai de 5 jours pour relever appel. Bien que libre d’aller et de venir, Guy Marius Sagna n’est pas encore totalement blanchi. Il reste à la disposition de la Justice jusqu’à ce que les poursuites en décident autrement car l’instruction se poursuit. Ses avocats espèrent un non-lieu total. Cette nouvelle donne fait suite à la «requête aux fins de mise en liberté provisoire» en ce sens déposée par ses avocats, après l’audition sur le fond mercredi dernier. Dans la demande adressée au juge d’instruction, les conseils de l’activiste ont invoqué les arguments classiques en matière de liberté provisoire. Que leur client est régulièrement domicilié à Dakar et qu’il ne va pas se soustraire à l’action de la Justice en cas de libération. Qu’il présente des «garanties suffisantes de représentation en justice». Que sa remise en liberté ne va pas entrainer un trouble à l’ordre public et ne va pas non plus occasionner une subordination de témoins. Un appel qui a eu écho favorable de la part du doyen des juges qui, dans cette affaire, a dû écourter ses congés annuels de 45 jours (la Justice sénégalaise est en période de vacances judiciaires de 3 mois, d’août à novembre) pour évacuer cette affaire courante. L’histoire retient que Guy Marius Sagna est poursuivi pour «fausse alerte au terrorisme», délit prévu et puni par l’article 429 bis du Code pénal sénégalais.
Salif KA