D’importantes récoltes ont été ravagées par les oiseaux granivores dans le département de Dagana. Pas moins de 70 % des cultures arrivées à maturité ont été dévorés par ces prédateurs. Ce qui menace fortement la campagne hivernale des producteurs de la zone.
(Correspondance) – Dans le département de Dagana, les riziculteurs risquent de ne pas aller en campagne d’hivernage cette année. Cela, parce que 70 % du riz cultivé à l’occasion de la contre-saison chaude, qui s’achève, sont dévorés par les oiseaux granivores. Le mal est si ancré et la situation quasi chaotique que les professionnels du secteur ont eu l’obligation de tirer la sonnette d’alarme. En réalité, aucun espoir n’est permis d’autant que la présence de ces prédateurs est permanente. En somme, ainsi que nous l’ont indiqué bon nombre de riziculteurs avec qui on a échangé, les oiseaux granivores font la loi.
Des nuées d’oiseaux, assimilables à de grands nuages noirs, accueillent le visiteur au niveau des périmètres rizicoles. Forts de ce constat, les responsables de paysans qui ont fait l’état des lieux invitent l’Etat à trouver les voies et moyens adéquats pour lutter, efficacement, contre ce fléau. Et, pour ce faire, nos interlocuteurs de convoquer la lutte aérienne. L’argument béton qu’ils brandissent est que les voisins mauritaniens ont annihilé les assauts des oiseaux granivores en luttant par la voie des airs. Nos interlocuteurs précisent, dans la foulée, que les moyens terrestres mis à la disposition des éléments de la Direction de protection des végétaux (Dpv) ne peuvent être un moyen de lutte efficace pour circonscrire le mal que constitue la présente attaque aviaire. A les en croire, c’est le seul recours valable pour les sortir du bourbier dans lequel ils sont empêtrés. Aujourd’hui, la question que tout le monde se pose, est de savoir si la campagne d’hivernage va connaître le succès escompté. Les banques et autres bailleurs de fonds vont, bien évidemment, réfléchir par deux fois, avant de renflouer, à nouveau, les caisses d’organisations paysannes qui peinent à payer leurs dettes. A cela s’ajoute le poids du découragement chez les riziculteurs qui soutiennent en avoir ras-le-bol d’avoir, en permanence, la menace des calamités, comme une épée de Damoclés après tant d’efforts aux champs.
Gabriel BARBIER