Avec la volonté de l’exécutif de réformer la Constitution, l’on va vers de sérieuses contestations. Les Forces démocratiques du Sénégal invitent l’opposition à se réveiller afin de faire barrage à cette réforme qu’elles jugent «démocraticide».
«La suppression du poste de Premier ministre vise à ressusciter le fantôme de Jean Collin à la présidence de la République. Mahammad Boun Abdallah Dionne est en passe de devenir le nouveau Jean Collin, le nouveau bras armé qui avec des moyens colossaux et sournois, va chapeauter la grande entreprise de liquidation politique systématique de tous les adversaires potentiels. La purge a commencé au sein même de l’Apr. Cette réforme est dangereuse et appelle la conscience de tous les démocrates de notre pays». Telle est l’alerte lancée par les Forces démocratiques du Sénégal. C’est pourquoi, Babacar Diop et ses camarades invitent vivement l’opposition à se réveiller afin de faire barrage à cette réforme jugée «démocraticide». «Ce serait une erreur très grave, que les Sénégalais paieront très cher dans le futur, en laissant passer cette réforme à l’Assemblée nationale», dénoncent-ils. Non sans préciser que «Les forces vives doivent se réunir de manière imminente pour organiser le peuple en vue de fermer les portes de l’Assemblée nationale à ce projet odieux».
Que cache cette réforme constitutionnelle ? Babacar Diop et Cie ont tenu à avancer quelques raisons. «Macky Sall a engagé un processus intense de destruction et de vassalisation institutionnelles pour saborder notre République afin de nous installer dans un bonapartisme ouvert. Le projet de réforme constitutionnelle pour supprimer le poste de Premier ministre obéit à des logiques politiciennes de préparation d’un dauphin politique. Macky Sall veut se donner les pleins pouvoirs pour avoir droit de vie et de mort sur les militants de son parti, les alliés et les membres de l’opposition. Il n’y a aucune différence entre ce présent projet de loi et celui de juin 2011 que Abdoulaye Wade avait voulu introduire dans la Constitution. La seule différence est que Macky Sall a choisi de se lever tôt, alors que Abdoulaye Wade avait attendu la fin de son mandat», expliquent-ils. Par conséquent, ils en déduisent que «le peuple doit avoir le même comportement que celui de juin 2011». Pour Babacar Diop et Cie, «il est temps que Macky Sall comprenne qu’une Constitution n’est pas un cahier de brouillon à la merci de ses désirs, ses envies et ses fantasmes». Avant d’ajouter: «Il n’est pas possible d’engager une réforme de cette nature qui transforme profondément notre régime politique sans concertation aucune avec les acteurs de la vie politique. Ce qui prouve encore une fois que Macky Sall parle de dialogue politique, mais au fond, il n’y croit pas. La seule chose qui le préoccupe, c’est de renforcer le pouvoir de domination de sa famille sur le pays. Les frères, les beaux-frères, les oncles occupent les positions les plus juteuses et les plus stratégiques. L’entreprise de privatisation de la République est en marche». Sous ce rapport, les Fds invitent l’opposition à décliner l’invite au dialogue de Macky Sall et à se réorganiser dare-dare pour transférer la lutte dans la rue.
Magib GAYE