A peine choisi par ses pairs de la coalition Fippu Alternative citoyenne pour conduire ladite plateforme à la présidentielle de 2019, Boubacar Camara déclenche les hostilités contre le pouvoir.
Il fait un diagnostic sans complaisance de la situation économique, sociale et culturelle du pays où tous les clignotants sont au rouge avec une administration politisée, une justice aux ordres, selon lui. «Le Sénégal est devenu un pays dangereux à cause de ses dirigeants où la justice et l’administration sont dévalorisées et politisées. Nos gouvernants ne s’occupent que d’eux-mêmes et de leur famille, leurs partisans, leurs amis proches et courtisans» dit-il. Puis il ajoute : «Les Sénégalais souffrent en silence dans les maisons, les entreprises, les marchés, les administrations, les hôpitaux, les prisons, les rues, les écoles et daara, les champs, la diaspora sur les routes, en mer, dans les pirogues de l’aventure vers barca ou Barsaq».
Pour botter l’actuel régime hors du pouvoir, le candidat de Fippu se dit ouvert aux autres partis de l’opposition. Il appelle les partis de l’opposition et certains candidats de la mouvance présidentielle à une large coalition. D’ailleurs, il affirme que les consultations se poursuivent en vue d’attirer et de rassembler tous les partis politiques, mouvements citoyens, organisations de la société civile et groupes socioprofessionnels, y compris d’autres candidats déjà déclarés, qui partagent les mêmes objectifs patriotiques de rupture d’avec le régime prédateur actuel. Il appelle à constituer un Front uni comprenant un nombre limité de candidats en mesure de mettre fin au régime du président sortant en 2019.
En attendant la convention d’investiture prévue au mois de novembre, Boubacar Camara a exposé un pan de son programme basé sur un «mandat de rectification durable». «La dépendance vis à vis de l’extérieur sera réduite et la sécurité des citoyens garantie. La terre, l’eau, les infrastructures, les transports seront gérés avec compétence et sérieux. La promotion du mérite sera de rigueur, les dépenses publiques seront rationnalisées, la politique s’arrêtera à la porte de l’administration», promet-il. Dans le même sillage, il annonce une constitution consensuelle avec comme référentiel l’esprit des Assises nationales ainsi que les recommandations de la Commission nationale de réformes des institutions (Cnri).
Magib GAYE