Le parti au pouvoir en Guinée équatoriale, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), a exprimé son “malaise” et sa “protestation” contre “l’ingérence” de l’Espagne après que Madrid ait “déploré le décès” d’un opposant en prison.
Le PDGE a exprimé sa “protestation” contre “l’ingérence de l’Espagne” et “son malaise” à propos d’un “communiqué malheureux” relatif à de “fausses morts de deux supposés prisonniers politiques”, selon un communiqué du parti reçu dimanche par l’AFP.
Jeudi, le ministère espagnol des affaires étrangères avait “profondément déploré le décès en prison” d’un militant du parti d’opposition Citoyens pour l’innovation (CI, dissous en février).
“L’Espagne transmet sa consternation pour le décès de Juan Obama Edu, comme elle l’a fait en janvier dernier avec la mort au commissariat de Malabo d’un autre militant de CI, Santiago Ebee Ela, dont les circonstances de sa mort n’ont pas encore été éclairées”, poursuivait le ministère, en demandant “une enquête publique et urgente”.
CI avait dénoncé mercredi le décès de son militant “des suites de tortures” en prison. Les autorités n’en ont pas fait état jusqu’à lors.
Le militant de CI, décédé selon Madrid et son parti, faisait partie de la trentaine d’opposants condamnés en février à plus de 30 ans de prison pour “sédition, désordre public, blessures graves et atteinte à l’autorité”, à la suite d’incidents lors d’une manifestation à Aconibe, en novembre 2017.
Le 11 juin, CI a déposé plainte pour “tortures” contre le ministre de la Sécurité, Nicolas Obama Nchama, et contre la police de Malabo, Bata et Aconibe.
La controverse diplomatique autour de la mort présumée de M. Obama Edu survient à quelques jours de l’ouverture d’un “dialogue national” convoqué par le régime mi-juillet en vue “de préserver la paix”, en présence de représentants de la communauté internationale.
En amont de ce dialogue, le président Teodoro Obiang Nguema a annoncé mercredi une “amnistie totale” pour les prisonniers politiques et opposants.
Jeudi, l’opposition avait accueilli avec prudence cette annonce, soulignant attendre la libération desdits prisonniers.
En 2014, le pouvoir avait annoncé une amnistie similaire, mais tous les prisonniers n’avaient pas été libérés, selon Amnesty International.
Le régime du président Obiang, au pouvoir depuis 1979, est régulièrement accusé d’atteintes aux droits de l’homme par ses opposants et des organisations internationales.
Voaafrique avec AFP