Ce lundi, plusieurs pays de l’OTAN dont les États-Unis et quatorze membres de l’Union européenne ont décidé d’expulser des diplomates russes de leur pays.
Cette décision fait suite à l’empoisonnement au Royaume-Uni d’un ex-espion russe attribué à Moscou. Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis et quatorze membres de l’Union européenne, ont annoncé ce lundi l’expulsion de diplomates russes dans le cadre d’une action coordonnée pour répondre à l’empoisonnement de l’ancien agent russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, le 4 mars à Salisbury en Grande-Bretagne. Les pays occidentaux ont accusé à plusieurs reprises la Russie d’avoir commandité cette tentative d’assassinat. Et Londres avait déjà expulsé vingt-trois diplomates russes. Dans une première réaction, la Russie a promis de riposter tout en clamant son innocence, tandis que Londres a salué «la réponse extraordinaire» de ses alliés.
Aux Etats-Unis, des sources gouvernementales ont indiqué ce lundi que Donald Trump avait ordonné l’expulsion de soixante Russes et la fermeture du consulat de Russie à Seattle. Un haut responsable de l’administration américaine a indiqué que 48 «agents de renseignement connus» dans diverses missions aux États-Unis et 12 de plus à la mission russe de l’ONU avaient sept jours pour quitter les États-Unis. «Nous prenons ces mesures pour démontrer notre solidarité indéfectible avec le Royaume-Uni, et pour imposer à la Russie de sérieuses conséquences pour ses violations continuelles des normes internationales», explique le département d’État dans un communiqué. «Les États-Unis en appellent à la Russie pour qu’elle assume la responsabilité de ses actes et fasse la démonstration qu’elle est capable d’être à la hauteur de ses engagements et responsabilités internationaux en tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies pour maintenant la paix et la sécurité», souligne le département d’État américain.
Par ailleurs, quatorze pays de l’Union européenne ont également décidé ce lundi d’expulser des diplomates russes. «En droite ligne de la décision prise la semaine dernière par le Conseil européen de réagir dans un cadre commun à la Russie, 14 pays membres ont déjà décidé à cette date d’expulser des diplomates russes», a déclaré le président du Conseil européen Donald Tusk. «Des mesures supplémentaires, incluant de nouvelles expulsions, ne sont pas exclues dans les prochains jours et (les prochaines) semaines», a ajouté le président du Conseil européen.
Parmi ces pays européens, la France a décidé de renvoyer quatre diplomates russes. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian a déclaré dans un communiqué: «Nous avons notifié aujourd’hui aux autorités russes notre décision d’expulser du territoire français quatre personnels russes sous statut diplomatique, dans un délai d’une semaine». Également, l’Allemagne, la Pologne ont annoncé l’expulsion de quatre diplomates russes. Tandis que la Filande en renverra un, le Danemark, les Pays-Bas et l’Italie deux chacun, la République Tchèque et la Lituanie trois, et l’Ukraine treize. Le Canada a décidé quant à lui l’expulsion de quatre diplomates russes soupçonnés d’activités d’espionnage ou de s’être immiscés dans les affaires intérieures du Canada. En outre, Ottawa a refusé d’accorder une accréditation à trois autres diplomates russes.
Moscou a dénoncé une «provocation» à la suite de cette action coordonnée. «La Russie regrette la décision de plusieurs pays occidentaux d’expulser des dizaines de diplomates russes et elle ripostera en appliquant un principe de réciprocité» a déclaré le porte-parole du Kremlin. Le ministère des Affaires étrangères russe a précisé que «le geste provocateur de prétendue solidarité avec Londres de ces pays (…) témoigne de la poursuite d’une ligne de confrontation visant à aggraver la situation». Et d’assurer qu’ils allaient «forcément y répondre». Les pays ayant opté pour l’expulsion de diplomates russes «se sont laissés guider par Londres sans se donner la peine de comprendre (…) ce qui s’est passé», a estimé la diplomatie russe, dénonçant une nouvelle fois des «accusations gratuites» à l’encontre de Moscou. «Il va sans dire que cette mesure inamicale de ce groupe de pays ne restera pas sans conséquences et que nous allons forcément y répondre», a souligné le ministère, ajoutant que les modalités de cette riposte seront déterminées par le président russe, Vladimir Poutine.
La première ministre britannique, Theresa May, a fait part de sa satisfaction après ces annonces disant y voir un message selon lequel Moscou ne peut bafouer plus longtemps les règles internationales. Un porte-parole de la première ministre a déclaré dans un communiqué: «Nous nous félicitons de l’action de nos alliés, qui montre que nous nous tenons côte à côte pour envoyer à la Russie le signal qu’elle ne peut continuer à faire fi du droit international». Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, a quant à lui salué cette «réponse extraordinaire» des alliés du Royaume-Uni contre la Russie constituant «le plus grand mouvement d’expulsion d’agents russes de l’histoire» permettant «de défendre notre sécurité partagée».