Le Nouveau Front Populaire (NFP) a présenté, ce vendredi, un programme électoral qui se veut “ambitieux” entend transformer l’économie française par une “rupture” avec les politiques menées sous Emmanuel Macron.
Lors d’une conférence de presse, l’alliance qui inclut LFI, PS, Écologistes et PCF, a dénoncé la gestion économique, fiscale et budgétaire par l’Exécutif d’Emmanuel Macron, soulignant une “détérioration” des finances publiques. Depuis 2018, le déficit public est passé de -2,3 % à -5,5 % du PIB, principalement dû à des réductions fiscales en faveur des plus riches et des grandes entreprises, selon le NFP. En parallèle, la dette publique a grimpé à 109,9 % du PIB en 2023, une augmentation de plus de 10 points depuis 2018.
Le programme du NFP critique l’inefficacité de la “politique de l’offre” qui, malgré des allégements fiscaux massifs aux grandes entreprises, n’a pas réussi à stimuler significativement l’investissement des entreprises en proportion du PIB. La distribution des dividendes a doublé entre 2017 et 2023, tandis que les dépenses en recherche et développement restent faibles, souligne le NFP.
Sur le plan social, l’alliance de gauche dénonce une politique de “maltraitance” avec des réformes anti-sociales comme celles des retraites (âge légal passé de 62 à 64 ans) et de l’assurance chômage (raccourcissement de la durée d’indemnisation). Ces mesures auraient exacerbé les inégalités, augmentant le taux de pauvreté de 13,8 % à 14,5 % en 2021.
Pour inverser cette logique, le NFP propose un programme de relance économique centré sur la “planification écologique” et le “partage des richesses”. L’État jouerait un rôle central en orientant les investissements et en distribuant le pouvoir d’achat. Parmi les mesures phares, une augmentation de 14 % du SMIC à 1600 euros nets, des avances à 0 % pour les PME-TPE en difficulté, et un droit renforcé à la formation pour tous les salariés.
La première phase d’action dès 2024 se concentrerait sur des mesures urgentes pour augmenter le pouvoir d’achat et bloquer les prix, avec un budget de 25 milliards d’euros. La deuxième phase en 2025 viserait des investissements structurels de 100 milliards d’euros pour transformer les modes de production et renforcer les services publics. Enfin, de 2026 à 2027, le NFP prévoit des dépenses publiques supplémentaires de 150 milliards d’euros pour des réformes en profondeur dans divers domaines, incluant la lutte contre les violences sexistes et la promotion de la culture et du sport.
En réponse aux critiques, le NFP prévoit de financer ces mesures par des recettes fiscales concentrées sur les plus riches, notamment par une taxe sur les “superprofits” et un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) avec une composante climatique.
Selon l’alliance de gauche, ce programme vise à enclencher un “cercle vertueux de relance économique et de justice sociale”, tout en répondant aux urgences écologiques. Les perspectives de redressement des finances publiques sont jugées crédibles par le NFP grâce à une politique de demande et un nouveau pacte productif en phase avec la bifurcation écologique.
Pour rappel, le 9 juin, le Président français Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale, suite à la publication des premiers résultats des élections européennes remportées en France par le Rassemblement national de Jordan Bardella.
Des élections législatives anticipées sont prévues les 30 juin et 7 juillet.
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