En Côte d’Ivoire, Hubert Oulaye, ministre de la Fonction publique de l’ex-président Laurent Gbagbo, a été condamné à vingt ans de prison, mardi 26 décembre, par la cour d’assises d’Abidjan.
Hubert Oulaye, 64 ans, a été reconnu coupable de « complicité d’assassinat » concernant la mort de dix-huit personnes, dont sept casques bleus, lors d’attaques dans l’ouest de la Côte d’Ivoire en juin 2012.
Comme sonnés, les soutiens du ministre de la Fonction publique de l’ex-président Laurent Gbagbo présents dans la salle sont restés silencieux à l’annonce du verdict. Hubert Oulaye a été déclaré coupable d’avoir fourni deux millions de francs CFA, soit 3 000 euros, aux mercenaires libériens responsables de la mort de sept soldats nigériens de l’ONU. Son co-accusé Maurice Djire, poursuivi pour avoir fourni des renseignements aux assaillants, a lui aussi été condamné à vingt ans de prison pour « complicité d’assassinat ».
La Cour n’a toutefois pas suivi l’accusation qui avait requis la perpétuité pour les deux hommes. « C’est une condamnation sans preuves, ce n’est pas la justice », a réagi Hubert Oulaye, dénonçant une décision politique, tout comme l’un de ses avocats Rodrigue Dadjé. « Il n’y a aucun élément que l’accusation a produit, relevant d’une quelconque preuve de complicité, tant de Monsieur Oulaye que du jeune Djire. Pour moi cela devrait être un arrêt de non-lieu. Cette décision de condamnation à vingt ans, je pense qu’elle est plus faite pour mettre Monsieur Hubert Oulaye hors état de nuire sur le plan politique », a martélé Me Dadjé.
Un peu plus tôt dans la journée du mardi du 26 décembre, lors de son réquisitoire, l’avocate générale avait rejeté en bloc ces accusations. Diomande Vafoungbe, un des avocats de l’Etat ivoirien, partie civile dans ce procès s’est, quant à lui, dit satisfait. « Pour nous, cette décision semble justifiée. Je crois que c’est de façon souveraine que la Cour d’assises a décidé de les condamner à vingt ans d’emprisonnement », a-t-il salué.
Les avocats d’Hubert Oulaye et de Maurice Djire ont annoncé qu’ils allaient se pourvoir en cassation.
RFI